Jour : 24 octobre 2010

Boğazı view (2/3) : Taksim-Boğazici Köprüsü

Istanbul est une ville où les trottoirs sont désarçonnants. Soit il n’y en a pas, et la rue se partage entre automobiles et piétons, à la grâce de Dieu ; soit ils sont matérialisés de façon très subtile (trop subtile pour les voitures, même si ce sont des plots) ; soit ils sont tellement usés qu’ils transforment en trail la moindre promenade urbaine.

Ce matin je suis partie en direction du nord, le long du Bosphore (Boğazı, en turc), pour ma première sortie depuis l’arrêt dû au mollet pas bien vaillant. Pour tester sur le terrain la Garmin Forerunner 110, également. Manque de bol, la partie la plus intéressante du parcours indiqué par l’ami de mon collègue était assez lointaine, et au bout de 5 kilomètres j’avais vécu assez d’aventures tumultueuses pour avoir envie de rentrer — en bus !

Grâce aux conseils de SebRom et de Salvio, je me suis dépatouillée pour lancer le bizmuth (non, non, c’est pas du turc). Une fois la ceinture cardio attachée, c’est finalement assez simple : bouton « menu » pour trouver les satellites, bouton « start » pour commencer l’activité. Monsieur M. ayant chopé une bronchite dans l’avion, il m’a simplement accompagné (et filmé) au départ, on s’est ensuite retrouvés à l’hôtel. J’ai lancé le bismuth dès qu’on a mis le nez dehors, je voulais voir les différences en termes de fréquence cardiaque entre la marche et la course… eh bien j’ai vu ! On a descendu des dizaines de marches depuis le quartier Taksim, croisé quelques chats, et j’ai commencé à courir à partir du parc Findilki.

Comme je le dis si bien dans cette vidéo (c’est un peu mystique, le son se coupe au bout de quelques secondes, ensuite ça tient du film muet), je ne suis pas encore partie que je suis à 114 pulsations par minute. C’est haut ! Emotion du premier test, de la ville inconnue, du trafic déjà dense ? Echauffement aux escaliers un peu tonique ? Toujours est-il que lorsque je vais me mettre à courir, je me situerai vite autour des 180 ppm, et même atteindre le chiffre très bizarre de 102% de ma fréquence cardiaque maximale (toute théorique, visiblement). J’aurais dû avoir la main moins lourde sur les loukoums.

Bon, en même temps, avec le rythme que j’ai tenu, on ne peut pas dire que j’en ai fait voir à mon coeur. D’abord la reprise fut rude: les mollets sont au chaud dans leurs Boosters, mais je sens un petit point à droite (en fait, j’ai toujours senti ce point, si j’y réfléchis bien). Rien de grave, mais ensuite c’est l’avant des tibias qui fait des siennes et me plombe les jambes. Pour ne rien arranger le terrain n’est pas idéal: certes il y a un départ au bord du fleuve, mais je dois assez vite remonter sur la route principale. Il y a bien un large trottoir (c’est assez rare pour le noter), mais à côté les voitures passent à toute blinde, puis les flics arrêtent la circulation automobile et piétonnière sans que l’on sache vraiment pourquoi, enfin je dois contourner des palais somptueux sans pouvoir en passer la porte.

Çirağan Sarayi - A la porte

Pour mémoire, voici ce palais de Çirağan, vu de nuit depuis un bateau sur le Bosphore. Aujourd’hui reconverti en hôtel de prestige, il faut débourser un minimum de 500 euros pour pouvoir s’y aventurer.

Çiragan Sarayi depuis le Bosphore

Après un coup de fil à Monsieur M., je reprends quelques forces et commence vraiment à me faire plaisir, tant pis pour le trottoir, pour les piétons interloqués de voir cette fille en veste au liseré vert fluo bondir entre les pavés, tant pis pour les voitures en vrac. Je cours et je me sens enfin bien, et je sais qu’après cette sortie, toute ridicule soit-elle, je me sentirai encore mieux.

Arrivée près du mythique pont du Bosphore, ouvrage suspendu entre l’Europe et l’Asie, un autre piège m’est tendu: Orkatöy, ancien village de pêcheurs devenu quartier de marché artisanal, avec des petites ruelles colorées, des étals de fruits et légumes, des bancs, des gens paisibles, le tout sous la majesté du pont et de la mosquée Mecidiye… Franchement, qui aurait envie ici, à ce moment-là, de courir ?

Ortaköy. Pêcheurs.
Ortaköy - Farniente
Ortaköy - Mecidiye Camii

J’ai préféré rentrer pour rester sur ces belles sensations et conserver en moi l’envie de courir, demain peut-être. Demain sûrement, dans un quartier plus accessible, entre le Bosphore et la mer de Marmara, autour de la péninsule historique de la ville. Un lien partagé par SebRom, via la fonction Explore de Garmin Connect, me permet de faire l’hypothèse que cette route Kennedy Caddesi longeant directement le Bosphore (sans méchant palais somptueux à contourner 😉 ), peut être intéressante. Reste à mettre à l’épreuve du terrain cette supposition.

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PS: Pourquoi tu cours ? (Soyons terre-à-terre…) Pour réduire le pneu qui s’est réinstallé, à grand renforts de gastronomie turque et de triple Whooper.
PS 2: Conclusions sur la Garmin après cette première sortie: très pratique d’usage, rendus Web sur Garmin Connect intéressants, le seul inconvénient étant qu’on ne peut pas avoir sur le même écran le chrono et la FC… En même temps, vu sa taille (et je n’aurais pas pu prendre plus gros !), c’est déjà très bien. J’aime bien également le « bip » à chaque kilomètre parcouru, mais peut-on éviter de devoir appuyer sur « ok » à chaque fois ?

Ci-dessous le lien vers la page de mon activité, je n’ai pas réussi à trouver le moyen de l’intégrer à ma page, je ne sais même pas si c’est faisable étant donné que ce blog est hébergé chez son éditeur.
Autre question subsidiaire: peut-on se faire sa propre bande de « runner buddies » sur Garmin Connect ? Y-a-t-il quelque chose qui ressemble à un réseau social, comme c’est le cas sur Runkeeper ?

http://connect.garmin.com:80/activity/embed/54006352