Le 26 août 2010, je publiais mon premier billet sur Running Newbie, encouragée par Greg Runner dans ce qui deviendra une grande aventure collective : la création de la Runnosphère, la rencontre d’amis et de passionnés, des voyages à travers la France pour se rencontrer et courir ensemble.
Le tout premier commentaire revient à Anthony, pas du tout coureur mais grand écrivain des paysages inattendus, aujourd’hui en route pour le Manitoba et ses contrées sauvages. J’ai hâte de savoir quelles pépites il va nous rapporter de là-bas ! Le troisième commentaire provient d’un certain Noostromo, qui salue un « premier billet plein de promesses pour la suite. » Il ne croyait pas si bien dire, lui qui deviendra mon amour, mon mari et le père de mes deux enfants : Nina, née en juin 2012 et un petit garçon dont nous attendons la naissance très prochaine.
C’est la raison de mon silence jusqu’ici sur Running Newbie : cette deuxième grossesse, toute différente de la première, j’ai voulu la vivre sans blog. J’ai d’ailleurs été privée de sport dès les premières semaines à cause d’un hématome mal placé, je n’avais donc rien à ajouter après cette formidable course des 10 kilomètres du 8ème arrondissement (que j’ai couru enceinte de deux semaines, donc 🙂 )
Je pense reprendre ces pages lorsque je recommencerai à courir, soit aux environs de janvier 2015.
En attendant, d’autres projets voient le jour, que vous pouvez suivre si le cœur vous en dit :
Comme dans la chanson de Jacques Dutronc interprétée par Françoise Hardy, « quand le temps va et vient, on ne pense à rien malgré ses blessures« … Et des blessures, il y en avait ce matin-là, du côté des filles de la Runnosphère ! Virginie revenait du trail des Alpes-Maritimes, 30 kilomètres, 1750 D+, 2100 D- (ouille) avec une cheville dans le pâté et les genoux dans un étau. De mon côté, sans traumatisme récent, je dois tout de même négocier avec mon genou gauche qui s’épanche comme une fillette au bout de 50 minutes de course. Mon objectif était donc de courir cette édition 2011 du Paris-Versailles en moins de 50 minutes. Ah… on me dit dans l’oreillette que la première femme, Aftu Goitetum, a mis 53 minutes et 41 secondes. OK, je reprends : mon objectif, pour cette « toute première fois » sur ces mythiques 16 kilomètres reliant la Tout Eiffel au Château de Versailles, était de courir sans me blesser davantage, si possible dans un temps situé entre 1h35 et 1h40.
Cette fois c’est sûr, c’est l’automne. Les feuilles des arbres ne sont pas encore rousses, mais l’équinoxe est là, les températures baissent plus sûrement, les jours raccourcissent et en levant la tête avant une sortie on se dit « Ooooh, je vais devoir prendre la frontale, ce soir. »
L’automne, c’est la saison de ma naissance. Alors les premiers brouillards, la pluie qui mouille, le ciel bas, j’en fais mon affaire. Je m’attarde plutôt sur ces derniers rayons du soleil offerts comme la chanson bonus à la fin d’un CD, celle qui arrive par surprise après quelques minutes de silence.
Quelques photos pour rendre hommage aux coureurs et coureuses que nous avons encouragés ce matin, Noostromo et moi, juste avant le passage du 37è kilomètre du marathon de Paris.
Ils étaient vaillants, elles étaient fortes, ils en bavaient des ronds de chapeau sous cette chaleur incroyable pour un mois d’avril (13° à 7 heures du matin, 25° à 11 heures), elles luttaient comme des diablesses en s’aspergeant d’eau. Certains marchaient un peu, d’autres s’arrêtaient pour s’étirer, il y avait des cris de joie et des larmes d’énervement, des mots pour se donner du courage.
Tandis que mes camarades de la Runnosphère se réunissent à la désormais traditionnelle « Veillée du Bois » de Team Outdoor, je file vers le Nord pour un déplacement professionnel. J’ai embarqué dans ma valise mes chaussures de course et un peu de temps pour écrire. Je vais pouvoir revenir sur la course du week-end dernier, l’Ecotrail de Paris, dévorée dans sa version 18 kilomètres en binôme.
Je m’étais inscrite avec Julie, mon ancienne collègue d’Orange, mais une chute malencontreuse dans les Pyrénées a eu raison de sa cheville. Elle peut tout juste remarcher sans peine, je lui souhaite une bonne fin de rétablissement et lui donne rendez-vous sur d’autres sommets — le Mont Blanc, Cilaos ?
C’est Noostromo qui a pris sa place et après quelques tractations brumeuses avec l’organisation — OK, vous pouvez la remplacer / Attention, dernier rappel, nous n’avez pas de binôme / Holala, c’est compliqué le retrait des dossards, hop, prenez-moi tout ça — nous voilà enfin arborant le numéro 7544.
Hier soir, pour la première fois depuis le 25 novembre, je suis retournée courir à la Veillée du Bois: une soirée de rencontres, de sortie nocturne à la frontale dans le Bois de Vincennes et de test de matériel organisée par l’équipe du magasin Team Outdoor. Je m’y étais rendue sans courir au mois de janvier. Encore sur le chemin de la reprise et sachant que même le groupe « lent » était un peu rapide pour moi, je n’avais pas voulu tenter le démon des tendons. J’avais juste donné un coup de main et mangé la galette avec les copains. Mais à présent que la moindre de mes sorties approche ou dépasse les 10 bornes, y compris lorsque je me lance sur du fractionné, à présent que je me sens moins sujette au moindre bobo, je peux reprendre sans risque ces cavalcades.
Ce n’est pas la première fois que j’assiste à une course au lieu d’y participer. A la Corrida d’Issy-les-Moulineaux en décembre 2010, blessée , je m’étais transformée en supportrice-photographe et j’avais adoré l’expérience. Nous étions déjà un petit groupe de copains, les coureurs-blogueurs qui allaient devenir la Runnosphère, et cette journée avait été ensoleillée par ces formidables rencontres. Dimanche dernier, c’était pourtant bien la première fois que j’assistais à une course pour encourager quelqu’un en particulier. Pour Noostromo, ce semi-marathon était fondateur, le premier (d’une longue série?) sur cette distance.
Oh comme j’étais bien entourée à cette dernière Veillée du Bois de l’année 2010 ! Figurez-vous un peu, de gauche à droite: Greg, de Mon premier marathon ; Fabrice, de RunOnline ; Djailla ; Noostromo… Sans oublier Agnès, de Team Outdoor, derrière l’appareil photo et aux manettes de ces exceptionnelles soirées au Bois de Vincennes. Agnès, mais aussi comme elle le rappelle, David, Laurent, Antoine, Tchitchi, Michou, Thierry, Fred et son père… une aventure collective en somme!
J’ai pourtant bien failli ne pas arriver à temps au départ, mais comme j’étais déjà en habits de running, j’ai pu emboîter le pas au groupe « lent ». Non sans avoir été coiffée au passage de la lampe personnelle d’Agnès, une Petzl Ultra du meilleur tonneau: 350 lumens (et presque autant d’euros), un faisceau large (très large!) de longue portée, une ergonomie surprenante pour un tel mastodonte. C’est bien simple, je ne la sentirai presque pas sur ma tête durant toute la sortie, bien calée sur mon bandeau, et ce malgré un accumulateur porté derrière le crâne.
Mes compagnons du groupe « 6’30 au kilo » ne me laissent pas l’oublier, ne manquant pas de me rappeler que j’ai là un précieux digne d’un diadème, d’une couronne, d’une tiare papale! Et le meneur me fait passer devant en plein bois sombre, pour que je me rende compte du phénomène. Tous les autres coureurs éteignent leur lampe, seule l’Ultra darde ses petites Leds, je tourne la molette à fond. Sensation extraordinaire: comme si le jour s’était invité dans la nuit. On voit loin, on voit sur les côtés, et en mode maximal il n’est pas question de tourner la tête vers les copains pour discuter, sous peine de leur éclater les yeux. Le seul souci de ce mode d’éclairage sur une tête de newbie, c’est que je me mets à regarder le découpage des branches d’arbre, que je me laisse happer par l’étrangeté des formes nocturnes… oubliant que le principal est le relief du sol sous mes pieds. C’est là que je me prends une bonne flaque de boue, bien franchement, mettant les Cascadia de Brooks testées ce soir à rude épreuve.
Elles ont l’air belles et propres, les Cascadia sur ces photos… Elles seront dans un état pendable à la fin de la sortie. Car on s’amuse: tour du lac, forêt, chemins et route, petites buttes, boue (et flaques de boue…), bords de rivière. Test de la flaque: 10/10, la chaussure sèche en moins de deux, ce qui est plutôt agréable. Super stabilité sur chemins, largement moins satisfaisante sur route (en même temps, c’est pas fait pour…) J’ai dû prendre un peu trop grand en termes de pointure (pour une fois!) et je sens que mon pied n’est pas assez maintenu sur l’avant. Au bout de trois quart d’heure, bingo: je sens une ampoule qui se forme sur l’intérieur du pied gauche.
C’était ma première sortie « costaude » depuis ma reprise. Bien qu’embringuée dans le troisième groupe, le rythme est assez soutenu pour moi. Je suis tout bonnement entre 180 et 195 bpm tout du long, sauf au cours d’une pause à la fontaine où mon rythme cardiaque redescend à 150. En même temps, j’étais sans doute un peu en excès de confiance. Durant toute la première partie de la balade, j’étais super à l’aise, sans aucune douleur, heureuse d’être là avec mes compagnons et compagnes de route d’un soir. Et puis j’avais la Lampe Magique d’Agnès, et quand j’étais devant j’avais du mal à ralentir. J’ai prononcé des phrases incroyables pour une tortue comme moi: « Attention, derrière, ça glisse ! » ; « On prend où, là, à gauche ? »… Et quand c’est devenu plus dur, je suis repassée en arrière mais je prenais sur moi pour garder le rythme du groupe. Je sentais pourtant un tendon du côté de ma cheville et de mon tibia droit qui me disait : « C’est pas bientôt fini, ce cirque ? »
J’ai même fait une petite pointe à 204 bpm, à la toute fin, dans un sprint du dernier souffle (j’ai dû tenir 20 mètres…) Bon, on dira que c’est ma fréquence cardiaque maximale. (Le détail de l’activité ici: http://connect.garmin.com/activity/57927008)
Retour au magasin pour discuter avec les autres coureurs, tester les gels et barres énergétiques Mulebar (j’en reparlerai sûrement, pour une fois que ces sucreries pour sportifs sont vraiment bonnes!) et regarder un premier jet des photos de courses et paysages envoyées par les participants aux Veillées. C’est une initiative vraiment excellente, cela permet aux uns et aux autres de raconter des souvenirs, des moments forts, des anecdotes de course. Et ça donne un liant supplémentaire à une soirée déjà très chaleureuse. Noostromo et Greg rencontrent pour la première fois Fabrice, après plusieurs mois de commentaires sur leurs blogs respectifs. Un très bel instant dans cette veillée… lumineuse !
– Pourquoi tu cours ? – Pour la surprise des rencontres à la lueur des frontales.
A la faveur d’une explosion de billets tous plus passionnants les uns que les autres autour de la course Paris-Versailles, j’inaugure ici une catégorie sporadique: la collecte. Il s’agit de réunir dans une seule page les liens vers plusieurs articles de blog entretenant une liaison thématique. La lecture croisée des uns et des autres fait partie de ma vie depuis un certain temps (bien avant que je ne commence moi-même à écrire), mais j’avais envie de matérialiser ce fil rouge pour cet événement auquel j’ai participé à ma façon.
Le week-end dernier, plusieurs coureurs-blogueurs ont participé au Paris Versailles, relatant leur expérience dans des récits pleins d’enthousiasme et de bouillonnement.
Mais une course, ça commence dans la préparation et le repérage des lieux, que ce soit sur Google Map ou sur place, comme ce fut le cas pour Noostromo, Djailla, Doune et Shuseth.
• Djailla et Doune (pour qui cette séance est un entraînement pour la Sainté-Lyon).
• Djailla et Noostromo
• Les séances « Endurance Shop » : Noostromo, Noostromo encore, très assidu ^^
• Les séances en solo : Shuseth
La veille, une Pasta Running Party en plein air (on est trop des oufs ! 😉 ) était organisée aux pieds de la Tour Eiffel. Je m’y suis rendue avec Monsieur M., et on a passé un moment super sympa (c’est vraiment génial de rencontrer en chair et en os les personnes dont on lit les blogs !)
Au fur et à mesure que la semaine s’écoule, Paris-Versailles est toujours là, dans les souvenirs, les séances de récup’, les nouveaux objectifs, ou encore dans un bilan des actions écolos mises en place dans la course :
• Shuseth et Noostromo se décrassent de concert,
• RunMyGeek se lance à l’assaut des 20 kilomètres de Paris,
• Djailla tire son chapeau aux organisateurs et bénévoles.
Enfin, trois annonces :
• Demain, nouvelle « Veillée du Bois » avec Team Outdoor. Certains d’entre vous étaient motivés, n’hésitez plus, venez !
• La semaine prochaine, nouvelle Pasta Running Party avant les 20 kilomètres de Paris. Je ne pourrai m’y rendre que si elle se tient jeudi (Doodle en cours…) car vendredi soir je pars à Limoges chez ma copine Aurélie pour que l’on courre ensemble les Boucles de la Porcelaine !
• Vendredi, j’ouvre mon blog à Scriptopolis, dans le cadre des Vases Communicants. Le principe est simple : depuis juillet 2009, le premier vendredi du mois, des blogueurs échangent, le temps d’un billet. Chacun écrit sur le blog d’un autre, cela crée des découvertes, des rapprochements inattendus. Né en partie via Facebook, cette initiative touche pour l’instant des blogs littéraires ou de sciences sociales. Pourquoi ne pas l’étendre aux blogs sportifs ?
PS: Pourquoi tu cours ? Pour faire des liens et des fils rouges.
PS2: Si vous avez écrit un billet sur votre participation à Paris-Versailles et que je ne vous ai pas vu, signalez-vous en commentaire ! ^^