Aujourd’hui, sur Running Newbie, c’est Vases Communicants.
J’invite Anthony Poiraudeau, du blog Futiles et graves, à écrire ici, et je vais raconter ma perception du paysage lors des Veillées du Bois chez lui. Cette fois-ci, on ne parle pas course à pied, mais tennis… Je vous laisse découvrir ce texte qui, je le pense, est très important pour mon ami Anthony.
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Je n’avais pas d’avis, pas d’intérêt ni de répulsion pour le spectacle et la pratique du sport avant les retransmissions télévisées du tournoi de tennis de Roland-Garros en 1988. Je n’avais pas tout à fait dix ans, je savais sans avoir eu à me le formuler que mon caractère solitaire et ma timidité contrariée me rendaient effrayant l’exercice du football, très répandu chez les garçons de mon âge, dans lequel je voyais surtout, à tort ou à raison, les nombreuses possibilités d’humiliations que le groupe aurait pu me faire subir dans le cas non inconcevable où j’en serais devenu le mouton noir, quand je vis alors, sur l’écran de télévision qui diffusait comme chaque année, à la fin du mois de mai et au début du mois de juin, ce tournoi de tennis – un des quatre plus prestigieux au monde (en fait un des deux plus prestigieux au monde, mais passons) -, un joueur qui allait cette année se hisser jusqu’aux demi-finales et dont l’attitude, le physique, l’apparence et le jeu comblèrent instantanément mes besoins juvéniles d’adopter une idole, idole qui plus est conforme aux goûts vulgaires et avides de tape-à-l’œil facile qui étaient ceux de l’enfant nourri par la télévision et les (mauvais) films de série B que j’étais – cette conformité ayant été une condition certainement obligatoire en même temps qu’un déclencheur. Ce joueur était Andre Agassi, il était jeune (critère important), il était Américain (critère important), il était sûr de lui et facétieux (critère important – précisons au passage que le caractère facétieux d’Agassi ne sera plus qu’occasionnellement visible à partir de 1990), il portait des shorts en jean ainsi qu’une chevelure volumineuse et péroxydée qu’on pourrait qualifier de “mulet” ou encore “nuque longue” à la sauce années 80 (ces critères d’apparence sont importants – il y a beaucoup à dire sur l’évolution du look d’Andre Agassi, incluant les aspects esthétique, moral et psychologique, et plus encore depuis qu’en 2009 son autobiographie Open a révélé que la spectaculaire chevelure qui coiffait son crâne au début des années 1990 était un postiche, mais passons) et il tapait dans la balle comme une brute (mais comme une brute terriblement habile), livrant des coups droits et des revers à deux mains ahurissants, qu’il accompagnait au moment de la frappe d’un cri qui, bien que venu de sa gorge, semblait tout aussi bien sorti d’un film d’action (ou, par anticipation d’ailleurs, me semble-t-il, de certains jeux vidéo de l’ère des consoles 16-Bit, qui seraient pour moi une passion ultérieure, bien que brève, mais une fois encore, passons) (cet ensemble de critères est très important).
Il se déclencha alors chez moi, en plus – et probablement autour – de cette passion fanatique pour Andre Agassi, un amour enflammé pour le tennis professionnel en général, et un début de pratique du tennis avec les moyens du bords, et d’abord avec un ami volontaire pour lui-aussi y jouer, avec moi d’une part, et les moyens du bord d’autre part (et peut-être en faisions-nous l’un et l’autre réciproquement partie). Les moyens du bord étaient : les raquettes que l’on avait chez soi, à traîner dans un fond de placard et qui des années auparavant avaient dû être achetées pour une somme modique en supermarché ; c’étaient les balles que l’on avait chez soi, à prendre la poussière dans un recoin de cave ou de garage, entre par exemples un vélo pour enfant devenu trop petit et un grand sac de charbon de bois pour barbecue ; c’était un coin de terrain pouvant accueillir un espace point trop minuscule, présentant l’aspect de la planéité et permettant de tendre quelque part en travers de lui, plus au moins au milieu de sa longueur et aux moyens de poteaux, de colonnes, de pieds de parasol ou autres chaises de jardin, une ficelle ayant fonction de filet. Bref, on jouera beaucoup sur terre caillouteuse, sur sable tassé, sur gravier, rarement par contre sur terrain rectangle. Je n’avais alors qu’un seul partenaire, meilleur que moi bien qu’autodidacte autant que je l’étais, et mon infériorité sportive chemina en moi, le long de la série probablement complète de défaites, d’indistincte blessure narcissique en sourde douleur mentale : je ne cherchais pas dans le tennis un loisir ou un amusement, mais une façon de me défendre contre l’existence et d’y légitimer la mienne. Je ne le savais pas alors, mais déjà je le sentais. Je savais encore moins le furieux et fumeux marché de dupes que je cherchais à contracter et qui aurait tenu en entier dans ce contrat ahurissant : deviens bon au tennis et le monde à l’extérieur de toi s’accordera avec toi-même, et ni la vie, ni les autres qui la composent, ne te broieront. En aucun cas ces deux espoirs et désirs n’entretiennent le moindre rapport possible entre eux, mais je ne me rendais pas alors compte que c’était un salut que je cherchais, tout comme j’ignorais encore qu’on n’échappe pas au risque – dont je sentais déjà très bien qu’il existe indiscutablement, quant à lui – que la vie vous broie. Et de toute façon, au tennis, à ce moment là, et il n’y avait à ce stade que ça, j’étais alors mauvais, y compris pour un garçon de mon âge. Point d’occasion donc de constater qu’il ne se rencontrerait point de salut le long de cette voie que je n’avais pas parcourue.
En attendant et en espérant mieux quant à mes prestations sur les courts, pour une des premières fois de ma vie peut-être, mais finalement comme toujours, ma stratégie de compensation fut l’accumulation de connaissances : au moins, personne à mes alentours n’en connaîtrait davantage que moi sur le championnat professionnel. On aurait pu me demander par qui avaient été gagnés les tournois d’Auckland, de Gstaad, de Key Biscayne, ou de ce qu’on voudrait, en quelle année et contre quels finalistes, et j’aurais répondu dans l’ordre désiré, parce que j’avais tiré des pages “sports” des journaux et de mon abonnement à Tennis Magazine tous les résultats disponibles pour les reporter à la main dans un cahier de 24 x 32 cm à petits carreaux et couverture verte, mémorandum feuilleté et complété encore et encore, tout le temps, et que donc on pouvait y aller, j’étais prêt à les recevoir les questions, je pouvais le dire, qu’à Auckland en 1991, Jean-Philippe Fleurian s’était fait battre en finale par Karel Novacek, avant qu’en 1992 ce soit Jaime Yzaga (un joueur dont on pouvait souligner, sans même qu’il soit besoin pour cela de le voir à l’œuvre, deux singularités : il était le seul joueur parmi les cent premiers mondiaux à être, premièrement, Péruvien et, deuxièmement, pourvu d’un patronyme commençant par la lettre Y ; mais passons) qui prenne à son tour le titre néo-zélandais, alors qu’en 1991 et 1993 Novacek perdait deux fois en finale à Estoril, je le savais aussi, contre Sergi Bruguera la première et contre Andrei Medvedev la seconde, j’aurais pu le dire à l’aise, tout comme j’étais parfaitement au courant qu’ailleurs, à Cincinnati, tiens, oui, à Cincinnati, pourquoi pas ?, c’est que c’était bigrement intéressant, ce qui s’y passait, là-bas, au mois d’août, que donc à Cinicinnatti, où en 1991, Guy Forget, au beau milieu de la meilleure saison de sa carrière battait en finale Pete Sampras (et on se souvient bien, aujourd’hui encore, de la répétition combien plus affolante de ce match qui nous sera jouée à Lyon à l’automne, en finale de Coupe Davis France-USA, mais passons), Pete Sampras qui lui-même et bien que pas encore n°1 mondial, battrait, à Cincinnati toujours, dans l’Ohio toujours, l’année suivante et en trois sets, l’ancien et très durable leader du classement, le vieillissant, assez sinistre et tout juste devenu citoyen américain Ivan Lendl (quand on sait que c’est en remportant le tournoi de de Cincinnati en 1990, contre Brad Gilbert en finale, que Stefan Edberg était devenu n°1 mondial, en prenant à la tête du classement la suite de, je vous le donne en mille, Ivan Lendl justement, on constate, n’est-ce pas ?, que l’affaire ne manque décidément pas de sel… (Ah non mais… Quand même ! Mais quand même ! Mais quoi d’autre ?!, bon sang !, quoi d’autre que le championnat professionnel de tennis pour nous fournir sur terre des scénarios pareils ?! Des fois, on se le demande bien… (Et qu’on n’aille pas nous raconter après ça, ma parole !, qu’il n’y aurait pas plus de choses dans le ciel et sur la terre que dans toute la philosophie!, comme on dit dans Shakespeare (Shakespeare qui bien que citoyen et même emblème du pays qui a fait naître le tennis, en adaptant au plein-air et au gazon la pratique du jeu de paume venu de France (mais passons), Shakespeare qui n’a pas vu ni joué un fichu match de tennis de toute sa vie… On n’imagine même pas, sacré nom d’un chien !, ce qu’il aurait bien pu bien écrire de plus si, bon sang de bon sang !, il avait connu ce jeu ! Mais passons.)))).
Oui, j’aurais pu dire tout ceci et bien d’autres choses encore, je connaissais tout ça. Sauf que bien sûr, personne ne me demanderait jamais des choses pareilles, et nul n’accorderait au fait que je les sache la même portée morale et métaphysique que moi. Et pour cause, les enjeux moraux et métaphysiques que j’y plaçais étaient tout à fait irrationnels, fallacieux, solipsistes et insensés. Mais l’accumulation de connaissances n’était ma seule manipulation de ces leviers existentiels à raquettes, filets, polos et bâches de fond de court, puisque, tandis que je me constituais cette érudition inutile, bien que somme toute réjouissante, je franchis à l’âge d’environ douze ans et demi un pas (unique dans ma biographie, mais passons) sur le plan de la pratique du sport, en me dotant d’une licence officiellement délivrée par la Fédération Française de Tennis et en devenant membre du Tennis-Club Riez Océan, vénérable club de la petite station balnéaire vendéenne où je résidais avec ma famille les douze mois de l’année, et où Jean-Pierre Piveteau, sympathique moniteur diplômé d’État et joueur classé au remarquable niveau amateur de deuxième série, et par ailleurs conducteur d’une moto japonaise de grosse cylindrée, allait mener les entraînements auxquels je participerais désormais chaque mercredi matin, avec le groupe des nuls, puis le samedi matin, avec le groupe des, disons, moyens. Je ne traînai pas longtemps avec le groupe des nuls, ma détermination à courir vers la balle et à la cogner pour qu’elle ne revienne pas, mon appétit d’affamé pour la réussite de mes coups et échanges, le nombre incalculable d’heures passées devant des retransmissions télévisées de tournois, ainsi que plusieurs années désormais de quasi-méditation sur la pratique du jeu me firent rapidement surclasser les quelques mollassons empotés qui vivotaient là sans même l’ambition ni le désir d’en sortir, pour définitivement m’installer dans un groupe dont le niveau reflétait le mien et où la température ambiante ne m’allait pas causer de choc thermique, celui des mi-habiles et des médiocrement doués mais plus fiers et dont il n’y avait rien d’autre à attendre que la stagnation au niveau qui serait à jamais le leur, opérée avec le secours de la neutralisation entre elles des forces contraires de la dissipation paresseuse et des sursauts d’orgueil.
Aux centaines d’heures de visionnage de matchs à la télévision s’ajoutèrent des centaines d’heures à jouer au tennis, pendant les entraînements et surtout au cours de matchs amicaux, non officiels du moins, et presque toujours disputés contre des amis (souvent le même d’ailleurs, mais un autre que celui contre lequel j’avais débuté en autodidacte et avec les moyens du bord, mais passons), sur de véritables terrains désormais, courts au sol recouvert de matériaux synthétiques rouges eux-même entourés de vert et encadrés de grillages s’ils étaient à l’extérieur et de filets et de bâches vertes pour les deux, qui étaient mes favoris, contenus dans la salle du club, toutes leurs lignes orthogonales et peintes en blanc au sol selon les très exactes mesures homologuées. Je jouais beaucoup, mes gestes n’étaient plus ceux d’un autodidacte, mais mon attitude et le niveau de mon jeu restaient au fond les mêmes. Je peux parfaitement ressentir encore le saisissant écart entre les douleurs existentielles qui étaient engagées au cours de la quasi-totalité des matchs que je jouais et mon indépassable incapacité à m’astreindre dans la pratique à une discipline par laquelle j’aurais pu m’améliorer. Il m’était impossible de maintenir plus de quelques minutes les consignes que l’entraîneur m’avait dites et redites quelques instants plus tôt, quelques jours tout au plus, car je ne pouvais lutter contre une irrépressible et obscure volonté, et qui précisément me menait à la destination exactement inverse à celle désirée, mais par le seul chemin que je voulais bien accepter d’emprunter : je voulais être facile, être insolent de facilité et pétri de talent, royal, magistral, ahurissant et exceptionnel, sans avoir jamais à fournir les efforts à l’aune desquels les individus auraient, dans une certaine mesure, pu tous entre eux être comparés, et qui sont le travail, la discipline, la patience et l’abnégation. Je ne voulais pas être comparé, mais bien au contraire être incomparable, surdoué, avoir le tennis infus comme d’autres auraient, paraît-il, la science infuse, sans quoi ce n’était pour moi même pas la peine, car je ne serais pas alors sauvé, et je n’aurais plus qu’à me coltiner le cambouis là comme je me le serais farci ailleurs, et je voulais à en crever échapper au cambouis, quel que soit l’endroit où il faille l’affronter. On n’avait pas quitté les principes mentaux qui dirigeaient tout pour moi depuis le départ et avaient d’emblée tout dit, mais je n’avais pas d’oreille pour l’entendre, ni même aucune pour entendre qu’il me faudrait changer d’oreilles pour entendre mieux l’écho que renvoyait face à moi de plus en plus proche le mur contre lequel butait l’impasse où je m’étais engagé, comme d’autres murs m’avaient si souvent renvoyé les balles avec lesquelles j’avais joué, seul, les plus beaux matchs, les plus réussis, et les plus enthousiasmants pour le public imaginaire, de tous ceux que j’avais mené. J’aurais juste voulu être le récipiendaire d’un talent inouï dont j’aurais délivré – sous les yeux ébahis, stupéfaits et incrédules de celles et ceux que les hasards de la vie auraient jeté là, en même temps et dans les mêmes lieux que moi, et qui auraient dû se pincer pour se convaincre que ce qu’ils voyaient de leurs yeux était bien réel – les manifestations miraculeuses, et arriver sur le court, comme venu de nulle part et comme en claquant des doigts, juste pour se mettre en toutes simplicité et décontraction à cogner des coups hallucinants, qui seraient tombés le long de trajectoires imprévisibles et inspirées quelques centimètres tout au plus avant les limites du court, très exactement là où il faut, en affolant les compteurs kilométriques si dans la modeste salle de pauvre petit club il y en avait eu. J’aurais voulu être un génie, et un génie travaille-t-il ? Je me comportai ainsi des années, empêtré dans la douleur mentale et la colère contre soi de celui qui ne voit, dans le déroulement navrant de ses prestations, que les plus éclatantes preuves du ratage de son existence et de l’indignité de sa personne, collé aux parois de la médiocrité sauf peut-être les jours de chance et le voyant bien, à quasiment chaque point, mais tentant à chaque fois, inlassablement et en dépit du bon sens, des coups impossibles et qui dans mon esprit étaient nécessaires, car les preuves à la recherche desquelles je m’étais senti convoqué ici et ainsi, celles de mon élection au rang de héros pouvait élever une activité sportive au niveau d’un événement historique dispensé de l’histoire, n’auraient pu m’être délivrées autrement.
Elles ne furent pas. Et je ne sus jamais jouer autrement à ce jeu, c’est-à-dire qu’ayant tenté d’y gagner ce qui ne s’y trouvais pas, ayant voulu recevoir par lui les fruits d’une promesse que nul ni rien ne m’avais jamais faite, je ne sus finalement jamais y jouer du tout, pas autrement que par la pantomime matamoresque, farfelue et portant vaguement les allures de sport qui était ma manière.
Plus tard, le rock’n’roll et la pratique de la guitare ayant pris sa place comme véhicules et chairs de mes appels insensés au salut, et les tarifs exigés par le Tennis-Club Riez Océan pour en demeurer membre après l’âge de dix-sept ans s’en étant mêlés, j’arrêtai le tennis, et n’y jouai bientôt plus que très rarement.

C’était être soustrait au devoir de vivre sans pour autant mourir que j’avais cru pouvoir jouer là, poussé par l’idée folle que c’était ici, dans ce rectangle marqué au sol, de 23,77 x 8,23 mètres exactement, qu’il aurait été une bonne fois pour toutes possible de régler l’affaire, que par une magique mais implacable opération, si jamais l’on parvenait à frapper des coups prodigieux, on atteindrait alors des niveaux supérieurs de l’existence et on serait comme sauvé, comme si un administrateur général des vies allait vous attendre à la sortie de la salle résonante, aux murs de tôle et pans de toit pentus, pour vous faire signer un miraculeux papelard sur le couvercle de la mallette d’où il l’aurait tiré, par lequel vous aurait été signifié que c’était bon, que pour vous c’était réglé, que les quelques coups droits croisés, fulgurants et frappés à plat en bout de course, par lesquels vous aviez pris votre adversaire à contre-pied, et que les trajectoires superbes et grisantes de vos revers le long de la ligne qui avaient coupé court à l’attaque pourtant très incisive de l’autre en face vous mettaient à l’abri pour toujours, vous autorisaient, et avec les félicitations du jury et l’admiration unanime, à ne plus jamais rien avoir à foutre de votre existence glorieuse sans jamais manquer de rien pourtant ni éprouver plus de souffrance aucune.
En croyant pouvoir en être libéré par le tennis, en y jouant pour ça, au fond, pour ce fol espoir vaincu, c’était finalement, égale à elle-même, l’effroyable responsabilité de vivre qu’on y avait trouvé. Non seulement, le tennis ne nous en libérerait pas en dehors du court, mais il nous mettait aux prises avec elle jusque pendant les échanges et les matchs. C’est qu’il fallait la faire avancer, cette foutue balle, il fallait l’envoyer de l’autre côté du filet, être offensif avec elle, pas seulement s’en débarrasser pour attendre que ce soit l’autre en face qui fasse avec elle le boulot qu’on avait pas su faire soi-même, et s’en remettre à lui, mais bien plutôt le faire céder, lui, et remporter avec elle un peu d’honneur, un peu d’espace et un peu de quoi avoir à perdre plus tard. Il fallait encore se battre, on n’en sortait pas.
© Anthony Poiraudeau – 2010