Catégorie : Jogging de tortue

Foulées étampoises 2019

Depuis presque deux ans et demi, je ne cours plus. A peine un petit footing de temps en temps avec des copines, et le dernier en date cet été avec beaucoup de marche, beaucoup de mal, trop peu de plaisir. Et puis j’ai vu tout l’hiver durant passer les pinsons dans le ciel et mes voisines devant mes fenêtres : les ailes au vent, les bras repliés et le regard déterminé de celles qui courent envers et contre tout, le froid, la nuit, la famille et les bonnes séries. C’est entraînée par deux amies, « on fait les Foulées d’Etampes toutes les trois ? », que je me suis représentée dans un sas de départ, dossard épinglé, 7 kilos en plus, heureuse comme une hirondelle sous un ciel printanier au mois de février.

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La vraie reprise – M+13

pieds-nus13 mois après la naissance de Nina, la reprise est enfin là. Il aura fallu toute une série de changements, dont la principale est la modification de mon statut professionnel à venir en septembre (de salariée à indépendante). Le but de ce changement, outre celui de remettre en jeu la routine dans laquelle je finis toujours par m’installer, est de diversifier mes activités d’écriture et me dégager plus de temps en semaine avec notre fille : ainsi, plus remplie d’elle et de sa présence, je saurai m’éclipser le soir et le week-end pour courir mon petit bonhomme de chemin. J’aurai également davantage de liberté d’organisation : à moi les sorties matinales une fois la petite déposée chez sa nounou, avant d’attaquer ma journée de travail.

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Courir et allaiter ? (Interrogations vitales et test accessoire) M+9

nonameCourir et allaiter, deux arts, deux passions. L’une est en sourdine, l’autre en métamorphose : Nina grandit, prend le monde dans ses petites mains et commence à tracer son chemin en dehors de mon giron. Dans le même temps retentit de manière plus forte l’appel de la forêt, là, sous mes fenêtres, de l’autre côté de la voie de chemin de fer. Le soleil s’y lève chaque matin et son gros halo rouge, rond comme un sein de terre cuite, me fait chaque jour un clin d’oeil. Nicolas connaît déjà cette partie de la forêt de Versailles qui entoure le stade de Porchefontaine pour faire la jointure jusqu’à Vélizy mais je ne n’y suis encore jamais allée. J’en suis pour ma part toujours au même point que la dernière fois, à quelques foulées et un test VMA près (test VMA réalisé avec les amis de la Runnosphère). L’envie et le besoin sont là, mais ne remontent pas d’assez loin pour émerger. Pas encore. J’ai pourtant la chance d’habiter une ville qui se relie à d’autres villes par des forêts. Et le printemps arrive.

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Caminando… Walking Newbie #1

Voilà déjà deux semaines que je suis sur mon petit nuage. Parfois j’oublie car je suis plongée dans le travail ou dans un bouquin, et puis la bague aux perles bleues trouvée dans la cour de l’école me remet les sourires en tête. Et je reste béate un souvenir aux lèvres en songeant à l’avenir.

Depuis deux semaines aussi, j’ai mal. La chute au cours de ce trail de Sully s’est avérée plus conséquente que prévue. Deux jours plus tard, je me traînais dans une sortie de récup’ avec Shuseth et Noostromo en me tenant les côtes. Ce n’était pas directement les os, mais plus en profondeur, dans la cage thoracique. Je sentais bien que ce n’était pas non plus les poumons, ni aucun organe du côté droit et je me disais « ça va passer ». Le jeudi suivant, ça allait déjà un peu mieux, je repars avec Nicolas pour une sortie autour du Grand Canal. On commence ensemble quelques kilomètres et on finit chacun à son rythme, lui vers 4’40 au kilomètre et moi vers 5’50. Ça tire encore un peu, il faut juste que je ne tousse pas ni que je n’éternue (…sinon Aïïïïe !) Je ne peux pas non plus me lever toute seule du lit ou du canapé, dès que je dois faire fonctionner mes muscles de la poitrine c’est douloureux. Et malgré tout cela, je décide qu’on ira tester comme prévu le matériel de randonnée dans la Vallée de Chevreuse !

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La rilance, on vous dit, la ri-lance !

C’est reparti pour une reprise. J’espère que celle-ci sera la bonne, au moins pour que la saison 2011 se déroule sans accroc. Cette fois je sors les grands moyens (mais non, pas l’Agence tous risques !) J’ai nommé : THE COACH.

Mon podologue a accepté de jouer ce rôle, ce qui constitue un enchaînement assez naturel puisqu’après m’avoir fabriqué des semelles formidables, il m’a régulièrement envoyé des e-mails d’encouragement, des conseils avisés… et des remontrances quand je faisais n’importe quoi. Et puis la veille ou le jour d’une course, j’avais toujours un petit texto de sa part. Nous nous sommes donc retrouvés mercredi pour discuter de mes objectifs (Ecotrail 18km en mars ; semi à l’automne) et de « comment ça marche l’assimilation des efforts et la récupération ». Je ne suis pas sûre d’avoir compris l’ensemble des détails physiologiques, j’ai un peu décroché au chapitre des myoblastes, faut pas m’en vouloir, je suis une littéraire… 😉

Deux jours après il m’envoyait un plan d’entraînement jusqu’à l’Ecotrail de Paris, essentiellement composé de séances en endurance fondamentale, mais avec des petites variantes sympas pour donner du rythme et ne pas m’ennuyer. Et du travail de côte léger à partir de la semaine 7 (Semaine 7 ?? Mais c’est dans longtemps, la semaine 7 !) Le plus difficile va effectivement consister dans l’apprentissage de la patience, pour ne pas dépasser dans un premier temps les 75% à 78% de ma fréquence cardiaque maximale. Je suis très heureuse d’être ainsi épaulée, je n’enchaînerai plus les séances sans but, maintenant j’ai THE PLAN. A tout cela s’ajoute le bonheur de partager cette passion de la course avec un « grand frère » plus avancé que moi (il va quand même se taper les 80 bornes de l’Ecotrail de Paris et la grimpe des marches de la Tour Eiffel à l’arrivée, le bougre !)

Ce n’est donc plus une reprise, mais, pour rendre hommage au talent xylolalique de notre Ministre de l’Economie, une rilance. Un mélange de rigueur dans la régularité et la mesure, et de relance de la machine.

Premier jour de reprise mercredi dernier, 30 minutes à une moyenne de 9′ au kilomètre, plus lent tu t’endors sur place, comme au yoga. En fait dès que le cardio grimpe, je marche jusqu’à ce qu’il descende en-dessous de 150 bpm. Ça ne prend parfois que quelques secondes, mais ça fait baisser la moyenne !! (Bon, OK, on va oublier la moyenne.) Surtout, je n’ai pas cette sensation de boost, de dépassement qui me fait planer. Je ronge mon frein, mais dans ces moments-là je repense aux trois semaines précédentes où je n’ai pas du tout couru. Et je me dis que c’est mieux que rien, mieux que d’être blessée.

Normalement j’aurais dû recourir 48 heures après ce jogging de reprise (l’assimilation, les cellules avec plusieurs noyaux, tout ça… ^^) Mais à cause de la nuit et des trottoirs glissants, j’ai préféré reporter à ce matin, tant pis, ce sera une semaine de reprise avec seulement 2 séances au lieu de 3 (bravo, ça commence bien !)

Toute contente d’être transformée en lutin des neiges à bandes réfléchissantes, je pars de bon pied ce matin vers le parc Pic. Bing, fermé « pour raisons de sécurité ». Bé oui, ça glisse… Je remonte vers le stade : fermé pour réparations de la piste d’athlétisme. Mais des barrières de chantier, ça se pousse ^^ et je parviens à atteindre le petit stade de foot en contrebas. Il y a déjà un joggeur qui laisse ses traces dans la neige. Je trottine, je marche. Je suis partie pour faire 30 minutes, quand tout à coup surgit l’entraîneur du VRC92 ! Vous vous souvenez peut-être que je suis inscrite à ce club… J’ai bien réfléchi, et je me suis dit que le club, ce sera quand je serai un peu plus forte. Ils sont trop forts, au VRC92. Rien que le jogging d’échauffement, je suis déjà en phase « résistance »… Bref, nous voilà partis en jogging-papotage, l’entraîneur et moi. Et quand le cardio monte, on marche. C’est marrant, je commence à connaître mon souffle. Quand ça redescend en dessous de 150 bpm, je le sens tout de suite, c’est comme si un poids se libérait de ma poitrine. La séance fera finalement 50 minutes, à 8’40/kilomètre de moyenne. Mais si je regarde mon plan, je lis pour la sortie du week-end : « Séance 3 : 45’ endurance fondamentale ». Ça va, hein, je suis sage !

PS: Pourquoi tu cours ? Parce que la neige ça fait critch-critch et crcrcrcrcrcr.

Run, sister, run !

Un tout petit billet pour évoquer le premier jogging réalisé avec ma soeur (que nous appellerons « Miss C. » ^-^) Longtemps repoussé, nous avons enfin trouvé ce midi le temps de nous rejoindre pour une petite sortie au parc de l’île Saint-Germain. Le sol est trempé, mais le ciel n’a pas l’air de vouloir pointer son air menaçant, c’est parti pour 40 minutes de marche et de course.

Beaucoup de marche, puisque c’est la deuxième séance de Miss C. et que comme moi, elle part de pas grand-chose. (Dans la famille, on fait beaucoup de danse traditionnelle, des fest-noz, des bals, mais ça n’est pas assez fréquent pour être considéré comme une activité physique régulière.) Je lui ai passé ma ceinture cardio et ma montre Garmin, pour se donner une idée du rythme cardiaque. Et on a bien fait de travailler avec cet instrument, parce que Miss C. part assez vite dans les tours ! Autour de 100 bpm au début de la marche, 140-160 en marche rapide, 170-190 en course. Dès qu’elle dépassait 190 bpm, même si le temps de course était bref ou la vitesse pas très rapide, on marchait. Très vite essoufflée, elle avait pourtant à coeur de repartir dès que le rythme baissait. Très courageuse, Miss C. !

On a croisé dans les chemins boueux pas mal de joggeurs, et je ne pouvais m’empêcher de regarder (et de commenter) leur foulée. J’ai aussi regardé comment courait Miss C., et mis à part le pied droit qu’elle pose trop en canard (comme moi) et qu’elle doit penser à poser plus droit, c’est harmonieux et équilibré.

Quelques escaliers glissants se sont mis en travers de notre chemin, qu’à cela ne tienne, on a grimpé les premiers en « montée de genoux » et descendu prudemment ceux qui nous amenaient au bord de la Seine (pas tellement envie de tomber, d’autant que ce soir, il y a la dernière Veillée du Bois de l’année 2010 avec Team Outdoor à Vincennes !)

Objectif à court terme: augmenter le temps de course et baisser le temps de marche, même si pour cela il faut ralentir encore.
Objectif de régularité: une séance par semaine (Ouiiii! Même en hiver ^^ Je gage qu’au printemps elle voudra en faire deux.)
Son objectif à plus long terme: La Parisienne 2011, venir en spectatrice lui a donné envie de s’y mettre !

– Pourquoi tu cours ? (Je laisse la réponse à Miss C.)
– Pour partager la passion débordante de ma soeur et repousser mes limites physiques et mentales petit à petit !

Un forfait tout compris

Cette course au Havre était prévue de longue date, on m’avait même attribué un numéro de dossard tout à fait étonnant: 14 (le Calvados, la rive d’en face.)

Monsieur M. et moi adorons cette ville, et la course des dockers était un bon prétexte pour y retourner une nouvelle fois. Revoir ce front de mer et ses couleurs étranges, l’architecture majestueuse qui donne ses lettres de noblesse au béton, ces docks survivant à tous les assauts des marchés financiers et du temps.

Arrivés la veille, j’avais beau sentir un peu mon mollet droit tiraillant (le gauche est déjà guéri depuis quelques temps, mais le droit s’est réveillé par compensation), j’étais confiante. J’annonçais la couleur à qui voulait l’entendre: « Demain je fais la course des 10 kilomètres des dockers! » Tous y ont eu droit: le réceptionniste de l’hôtel, le marchand d’articles de sport, le restaurateur thaïlandais, les coiffeuses. Je me suis retenue de le dire à la pharmacienne, mais c’était moins une. Je fanfaronnais sur le blog de Fabrice, de RunOnline: « T’inquiète pas pour moi, j’ai un bracelet powertonic autour du poignet (Mouahaha!) » J’avais beau faire la brave, les mots de Fabrice résonnaient gravement dans ma tête: « Clara, si tu ne prends pas le temps de te préparer, tu vas encore de blesser, et te blesser…..pas sérieux ça. » Et je savais qu’il parlait en connaissance de cause, ayant eu à souffrir du même type de blessure.

Le lendemain matin au réveil, je sentais encore un peu mon mollet droit. Pas une douleur, une simple gêne. J’étais prête à y aller quand même, je m’étais tellement passé et repassé le film de la course dans ma tête… C’était sans compter sur le pouvoir de l’esprit (ou l’effet du stress, ou l’ange gardien des coureurs, appelez ça comme vous voudrez 😉 ) qui m’a tout bonnement lancé une dernière sommation du côté des intestins. Je n’ai rien pu faire d’autre que de courir… aux toilettes, ce qui a finalement sauvé mon mollet, qui a pu retourner se coucher. Fulgurant, mais bref, juste suffisant pour que je ne prenne pas le départ, car dès le déjeuner j’enchaînais sans sourciller sur une choucroute (c’est pas très raccord avec la région, mais il y a au Havre une brasserie délicieuse, qui s’appelle Paillette et qui fait des choucroutes sensass’).

Monsieur M. et moi avons donc profité de notre week-end, un p’tit tour sur la plage, une visite au musée Malraux (qui comporte d’extraordinaires collections impressionnistes, j’ai passé deux heures à m’approcher des tableaux « Oh! Des petits traits! » et à m’en éloigner « Oh! Un paysage! ») Nous avons quitté la ville en faisant la promesse de revenir à nouveau (le guide « Cartoville » présente des endroits que nous ne connaissons pas encore…) Et puis il y a les « 10 bornes du Havre » en mai, les « 10 km de Sainte Adresse » en juin, bref, largement de quoi remettre en jeu mon objectif des 55 minutes normandes !

Pour l’heure, c’est encore la reprise. Hier, le ciel était si beau que je suis partie prématurément du bureau pour un petit jogging dans mon parc favori. En 40 minutes, j’ai vu le jour fondre en crépuscule pour finir dans la nuit, seulement éclairée par la lueur des appartements voisins. J’étais bien vêtue: première couche manches longues Craft, deuxième couche Kalenji collection hiver, troisième couche coupe-vent Asics. Plus l’écharpe et le bonnet en polaire. Un collant d’hiver Craft, offert par Monsieur M. au Havre. J’avais bien chaud, sauf aux chevilles et aux genoux… Je vais essayer de me dégoter des « jambières » (on appelait ça comme ça en danse classique) pour les chevilles. Pour les genoux, je ne sais pas ce que je peux faire… une idée ?

La séance fut douce et agréable. Aucun mal aux mollets, seulement quelques tiraillement de reprise du côté des muscles sur les tibias. J’ai marché, couru doucement. Grimpé et dévalé quelques escaliers (ça soulageait mes tibias!) Un enfant en poussette m’a montré du doigt: « Dakikou, dakikou! »… « Oui, a répondu son père, c’est une dame qui court. » Ouf! L’habit fait le moine ^^

J’ai pu constater qu’une reprise n’est pas un redémarrage à zéro. J’avais beau alterner course et marche, je sentais dans mon corps que je n’étais plus en ce mois d’avril 2010 où j’ai posé mes premières foulées. J’étais fière de voir que mon rythme cardiaque restait autour des 160 bpm (sauf le dernier tour que j’ai couru à 10 km/h et 185 bpm ^^), de sentir que j’étais bien et que si je n’allais pas plus vite ou plus loin, c’était par sagesse et non par épuisement. Et ça change tout!

Si tout va bien dans deux semaines, je participerai à la Corrida d’Issy-les-Moulineaux, pour le plaisir de retrouver certains d’entre vous. Ensuite, préparation physique générale d’hiver pour le Snow Trail de la vallée de l’Ubaye, le 13 février avec le Taillefer Trail Team (je vous en reparlerai!) J’aborde l’avenir sereinement, d’autant plus que je signe mon nouveau contrat vendredi, qu’ensuite je prends une semaine de vacances où je vais pouvoir… courir !

(Mise à jour, suite au commentaire de Greg…
– Pourquoi tu cours ?
– Pour apprivoiser l’hiver. )

En transition

Après le jogging de reprise, le jogging de tortue, voici venu le jogging du dimanche — à ne pas confondre avec la sortie longue, plus noble et vertueuse. Je suis toujours en phase de redémarrage après ma blessure au mollet gauche, et comme désormais le droit me titille par compensation, je préfère ne pas reprendre la vitesse et la piste tout de suite. Il ne faudrait pas que cette prudence confine à la peur du tartan — je crains un peu ce revers d’excès — mais je préfère me préserver pour pouvoir m’amuser dimanche dans la belle ville du Havre, aux 10km des dockers.

Cette période de lent redémarrage concorde avec d’importants changements professionnels, transition qui me demande du temps et de l’énergie. Je choisis donc de passer les dernières heures du jour à rédiger mon ultime rapport de recherche plutôt qu’à courir. Lorsque le soleil passe par-dessus les bâtiments qui abritent mon futur-ex bureau, j’ai le coeur qui se serre de ne pas pouvoir gambader au milieu des feuilles rousses, mais je voudrais partir avec la conscience claire.

Pour mémoire des dernières sorties, si la « reprise » était un peu trop enflammée, à une allure de 6,20 min/km sur 5 kilomètres et 180 bpm de moyenne (32 minutes), la « tortue » s’est contentée de 8,39 min/km, toujours sur 5 kilomètres à 164 bpm (44 minutes). Dimanche a vu fleurir une petite variante mêlant début très lent et fin plus rapide: 7,39 min/km en moyenne (ou plutôt 7km/h au début et 11 km/h à la fin, à l’aise Blaise), 5 kilomètres, 38 minutes et 172 bpm en moyenne.

Prochaine étape, demain peut-être, une séance de côte autour de chez moi (dans la jungle urbaine, grande première!) J’ai aussi un rêve secret pour la course de dimanche, mais je vais essayer de ne pas trop y penser. 🙂

Chi va piano…

A huit heures et quart, le gardien fait sa ronde d’ouverture. Les bruits de la ville sont assourdis et je suis la première joggeuse à franchir les grilles du parc. J’ai à peine bu un café et un verre d’eau, mais le réveil a été facile car je savais que j’allais courir. Ce sera une séance lente, très lente. La blessure est encore trop proche pour risquer de la ranimer.

Je pourrai ainsi mettre en application les conseils de Philippe Billard qui fait cette proposition dans le Jogging International de novembre: « Et si on (ré)apprenait à courir lentement ? » J’aime bien l’image qui illustre l’article, une tortue est sur la première marche du podium, suivie par des lièvres en plastique. Le but est de faire descendre les pulsations cardiaques, tout en courant (ben oui, quand même! ^^) Je ne connais toujours pas ma FC maximale, j’avais donc visé un 150 bpm, au hasard… loupé ! Je commence la séance à 143, ça va être difficile ! Ma cible sera donc aux environs de 160 bpm. Je me lance une règle arbitraire: je dois rester autour de 160 ; si au bout d’un kilomètre j’atteins les 170, je marche le  temps que ça redescende.

Premier kilomètre… 171, je marche quelques secondes et c’est reparti. Deuxième kilomètre… 175, je marche encore. Idem au troisième. Entre le quatrième et le cinquième kilomètre, mon rythme se stabilise, victoire ! Alors bien sûr, je ne vais pas vite. Je pense que je n’ai encore jamais couru aussi lentement. 8 minutes 30 au kilomètre, 7 kilomètres heure. J’atteins les 5 kilomètres en presque 45 minutes. Mais le calme du parc se marie bien avec cet exercice. La tortue que je suis se fond parmi les canards du petit étang et les moineaux paresseux. Je n’ai pas pris de musique, et j’apprécie cet état méditatif dans lequel je rentre.

Et surtout, luxe précieux, je n’ai mal nulle part. Au tout début, les muscles des tibias chauffent un peu. Le tendon d’Achille, accroché au mollet gauche, ne se fait pas totalement oublier. Mais au bout du deuxième kilomètre, tout rentre dans l’ordre. J’ai l’impression que je pourrais continuer comme ça pendant des heures et des heures. (Mais non! Il faut aller au travail! 😉 ) Aucune trace douloureuse durant la journée qui suivra, seule reste la délicieuse sensation d’avoir couru. En quittant le parc, je croise une femme d’au moins 70 ans, toute petite et toute ridée. Elle porte des Asics aux pieds, un bonnet, des gants, et elle se met à courir, lentement. J’aimerais être comme elle dans quarante ans.

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