Paris-Versailles 2011 : c’est le temps de l’amour, le temps des copains et de l’aventure

Comme dans la chanson de Jacques Dutronc interprétée par Françoise Hardy, « quand le temps va et vient, on ne pense à rien malgré ses blessures« … Et des blessures, il y en avait ce matin-là, du côté des filles de la Runnosphère ! Virginie revenait du trail des Alpes-Maritimes, 30 kilomètres, 1750 D+, 2100 D- (ouille) avec une cheville dans le pâté et les genoux dans un étau. De mon côté, sans traumatisme récent, je dois tout de même négocier avec mon genou gauche qui s’épanche comme une fillette au bout de 50 minutes de course. Mon objectif était donc de courir cette édition 2011 du Paris-Versailles en moins de 50 minutes. Ah… on me dit dans l’oreillette que la première femme, Aftu Goitetum, a mis 53 minutes et 41 secondes. OK, je reprends : mon objectif, pour cette « toute première fois » sur ces mythiques 16 kilomètres reliant la Tout Eiffel au Château de Versailles, était de courir sans me blesser davantage, si possible dans un temps situé entre 1h35 et 1h40.

Petit retour en arrière…  » Paris-Versailles, je participe « 

Souvenez-vous, l’année dernière, jeune newbie-padawan, j’avais voulu m’impliquer dans cette course à laquelle je ne pouvais pas encore participer en tant que coureuse (je débutais tout juste les 10 kilomètres). J’avais contacté l’organisation (merci Sylvain!) et j’étais devenue bénévole au retrait des dossards. Cette année, plusieurs amis de la Runnosphère ont participé en tant que bénévole à ce même poste du retrait des dossards, et nous avons pu en outre bénéficier d’un départ avec les partenaires, juste derrière les internationaux et les dossards préférentiels. Une chance inouïe et une occasion en or pour tisser les souvenirs collectifs qui nous animent depuis un an!

Le vendredi, David le podologue (oui oui, celui qui est dans l’onglet « Le Staff », qui nous fait courir sur un tapis et nous concocte si besoin de belles semelles) et Sébastien (SebRom) ont ouvert le bal avec toute l’équipe des bénévoles, puis le samedi, Nicolas (Noostromo), Virginie (Buzzy), David (RunMyGeek) et moi-même avons pris le relais, Christian (Courir Pieds Nus) nous donnant un coup de main en fin de journée. Ce fut riche, chargé, et un peu éprouvant pour nos jambes… Arrivés au bout du jour nous nous demandions si nos jambes accepteraient de nous porter le lendemain. Eh bien après une bonne nuit de sommeil elles ont répondu présentes !

Pour voir un panoramique 3D de la salle de retrait des dossards, c’est ici 🙂 (Bravo Estelle et Vincent !)

Le jour de la course

Prendre le RERC à Versailles Rive Gauche le dimanche matin du Paris-Versailles, c’est une expérience. Toutes les rames sont pleines de coureurs, déjà en tenues et dossards accrochés, excités comme des puces. On est déjà dans l’ambiance. Arrivés à la station Champ de Mars-Tour Eiffel, c’est la foule des grands jours. Il faut patienter pour sortir, on se croirait déjà dans le sas de départ…

Nous nous dirigeons vers le sas des partenaires, où attendent quelques membres de la Runnosphère. Luxe ultime : tandis que les coureurs se pressent comme des sardines pour être dans les premières vagues, nous arrivons comme des fleurs à 9h30 et pouvons encore bénéficier d’un espace d’échauffement sous le tunnel du pont d’Iena.

La Runnosphère à l'échauffement. (Photo : Maya)

L’heure du départ approche, nous nous replaçons dans le sas. Je suis tellement contente d’être là avec les copains, c’est bon d’être ensemble sur la ligne de départ. Chacun a son objectif en tête, mais nous sommes unis dans le plaisir de courir! Une petite pensée pour les blessés et malades qui n’ont pu nous rejoindre: Christophe, Franck, et Shuseth que nous retrouverons à l’arrivée. Avec Virginie, nous ne savons pas encore que nous allons courir ensemble. Je lui demande « Tu pars sur quelle allure, pour les 6 premiers kilomètres ? » (NDLR : Ils sont plats, les 6 premiers.) Elle ne sait pas, va courir au feeling. Moi j’aimerais bien m’approcher du 5’30 au kilomètre, mais je ne veux pas trop me « griller » avant la côte des Gardes…

Dans le sas ! (Photo : Maya)
Represent ! (Photo : Maya)

10h01 : nous décollons. Les fusées Philippe et David filent, Virginie et moi partons en papotant.  Et cela durant (presque) la totalité des 16 kilomètres : et bla bla bla, patati patata, et la marmotte, et le tyrannosaure… 😉 Nous tairons à vos chastes oreilles les sujets principaux de nos conversations, disons que c’était un dialogue de filles ! Aux environs du deuxième kilomètre, nous rejoignons Maya, qui immortalise ce premier moment.

A l'aise, Blaise. (Photo : Maya)

Il fait beau, il fait chaud, c’est un superbe dimanche de septembre. Je ne regrette pas d’avoir pris mes lunettes de soleil et mon sac à eau. Je peux ainsi m’hydrater dès que j’en ai envie et c’est très appréciable. En bas de la côte des Gardes, bien qu’ayant déjà bu, je sens que j’ai bien soif : bouche pâteuse, lèvres sèches, le sel remonte à la surface de ma peau. Glups, glups, hummmmm !! C’est bon de l’eau claire avec quelques gouttes d’antésite. Merci, Noostromo, de t’être occupé de nos boissons de course!

La côte des Gardes arrive, elle ne me fait pas peur. Je l’ai empruntée si souvent en moto et en voiture que je la connais par coeur. Je l’ai aussi grimpée en courant, comme une grande. Virginie, de son côté, vit désormais à Montpellier et sa moindre sortie comprend un minimum de 400 D+. Elle nous revient fine comme une gazelle, attaquant les dénivelés comme on mange une tartine de pain beurrée saupoudrée de cacao : avec gourmandise. Tiens, c’est marrant, je papote moins… J’expire, je souffle, mais je tiens bon. Le genou aussi, tout va bien. Les habitants nous encouragent, les enfants applaudissent, c’est une superbe ambiance ! Par contre je n’écoute plus les indications de distance, je me suis trop faite avoir par le passé : « Plus que 500 mètres! » et 400 mètres plus loin : « Plus que 600 mètres! » Ben tiens ! ^^

Nous arrivons enfin dans la forêt, au deuxième point de ravitaillement. Les scouts, bénévoles tout le long du parcours, distribuent de petite bouteilles d’eau et des quartiers d’orange. Merci à eux pour leurs infatigables sourires! Je suis heureuse d’avoir couru tout au long de la côte, certes lentement, mais sans jamais marcher. Je me dis : « C’est cool, il va y avoir des descentes, je vais pouvoir relancer la machine. » Que nenni ma bonne dame ! C’est la grande surprise de cette course, que tout le monde dans notre petit groupe aura ressenti : aucun moyen d’accélérer dans les descentes ! Je parviens seulement à reprendre mon souffle et à récupérer, pour repartir sur un faux plat montant. Malgré cela le passage dans la forêt de Meudon est formidable : au frais, au vert, toujours en papotant avec ma copine. En plus, c’est la forêt dans laquelle aura lieu notre mariage, à Nicolas et moi. Je suis donc au beau milieu d’un conte de fées, et à chacune de mes foulées je me rends compte de la chance de l’avoir rencontré! Je suis aussi consciente de la richesse de toutes ces personnes croisées au cours de cette année, si différentes de moi, avec qui je n’aurais jamais fait connaissance sans cette passion de la course à pied!

Peu avant la côte de Viroflay, Laquathus nous rejoint pour quelques instants. Il a pris le départ avec son Papa dans les vagues suivantes. Encore un sympathique moment de discussions entre amis! La côte de Viroflay est mon point noir de la course : je n’ai jamais réussi à la prendre en courant. Eh bien cette fois-ci, ça passe ! Elle est en plein cagnard, mais comparé au soleil de la Catalogne, ce n’est pas grand chose. La présence de Virginie me donne du courage, avec elle à mes côtés je ne lâche rien, et finalement… elle n’est pas bien terrible, cette côtelette, en plus elle est toute courte !

Après le pont de Viroflay, Versailles nous tend les bras. A la maison, enfin ! Mais ce sont encore deux loooooongues bornes qui nous séparent de la ligne d’arrivée, dans cette très large avenue de Paris qui te fait paraître 100 mètres comme un kilomètre. Là non plus, je n’arrive pas à me mettre la grosse patate et à accélérer. D’autant que le genou encaisse sévèrement. A quelques mètres de l’arrivée, nous croisons les photographes officiels, puis sur le bas côté Virginie reconnaît Shuseth. Coucouuuuuu! Il fera des photos superbes, immortalisant ce grand moment d’amitié.

On a le même pied tordu !!
Ça souffle sévère !
Go, les girl's, Go !!
Jumelles énergétiques ? La preuve en image.
We are the champions !

Au final, 1 heure 37 minutes et 58 secondes de bonheur. Et malgré les douleurs pendant la course, dès que je me suis arrêtée, je n’avais plus mal au genou. Le lendemain et le surlendemain, non plus.

La médaille 

Un petit mot sur la magnifique médaille de la course : réalisée par Fabrice Guyot, elle comporte chaque année une nouvelle phrase liée au thème choisi. 2011, c’est l’année internationale de la forêt et nous avons au revers cette belle phrase: « Je respire les feuilles des arbres qui de mon souffle bruissent. » A méditer !

La médaille de Running Newbie, et celle de Noostromo.

Et maintenant ? 

Eh bien maintenant, je me lance vers une distance encore inconnue : le semi-marathon (Wouaaaahou, 21,1 km, incroyable, on se rapproche de l’ultra! ^^) Ce sera à Vincennes, le 30 octobre prochain. Je me suis fabriquée un plan en tenant compte des conseils de Runners et d’Althlète endurance. Et grâce à un concours de Urun, j’ai gagné la nouvelle montre Nike SportWatch, avec laquelle je vais pouvoir programmer mes séances de fractionné. Je vais de ce pas potasser les bonnes astuces de Franck sur la question !

Je vous laisse avec Françoise, j’ai un 40′ footing + 2×10′ 80% VMA + 1×10′ 85% VMA, R=3′ sur le feu.

Les récits de la Runnosphère :

29 réflexions au sujet de « Paris-Versailles 2011 : c’est le temps de l’amour, le temps des copains et de l’aventure »

  1. Très beau récit comme d’habitude. J’espère que ton genou se porte bien. Et pour Françoise Hardy, j’aime bien. J’ai 52 ans et ça me rappelle mon enfance.

    1. Moi aussi Françoise Hardy me rappelle mon enfance, comme quoi…
      Le genou se porte bien, étonnement ce matin j’ai fait une sortie de 1h30 avec 3 blocs de seuil et aucune douleur, avec mes nouvelles chaussures (Brooks green silence).

  2. C’est du bonheur de revivre ces 16 km en te lisant, merci pour le partage, merci pour les souvenirs…. Des bises ma jumelle ! tu m’a porté pendant cette course que je n’ai pas vu passé « … et le tyrannosaure …. »

    1. Oui c’est vrai que je n’ai pas vu le temps passer… Ce matin au contraire, mes blocs de 10 minutes dans ma sortie longue me paraissaient durer des heures !

  3. Vous faites un joli binôme avec Virginie!
    Une bien belle journée…Avec les copains les blessures se sont vite fait oubliées! 😉
    Bon courage dans la préparation du semi.

  4. Une nouvelle fois, de bien beaux moments passés à courir. Il se dégage de ton récit un bien beau moment de partage avec ta « jumelle ».
    Et vraiment superbe la photo où vous tenant l’une l’autre !

  5. Voici un binôme qui n’a rien eu à envier à celui que j’ai formé avec David dimanche dernier 🙂
    Jolies photos souvenir !

  6. Ah bon ?….y’a un mariage de prévu dans la forêt de Meudon ?…Je n’étais pas au courant, dis-donc !…

  7. Super compte-rendu qui donne bien envie Clara ! En plus les photos de Maya sont superbes, vous donnez l’impression d’être en grande forme toutes les 2, même à l’approche de l’arrivée !! Bravo à toutes les 2 pour cette course-papoti-copinettes !!
    Tu es prête pour le semi, c’est évident ! tu as couru cette distance tranquille, alors le semi ce sera…facile !

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