Ecotrail de Paris 2011: du binôme au trinôme

Tandis que mes camarades de la Runnosphère se réunissent à la désormais traditionnelle « Veillée du Bois » de Team Outdoor, je file vers le Nord pour un déplacement professionnel. J’ai embarqué dans ma valise mes chaussures de course et un peu de temps pour écrire. Je vais pouvoir revenir sur la course du week-end dernier, l’Ecotrail de Paris, dévorée dans sa version 18 kilomètres en binôme.

Je m’étais inscrite avec Julie, mon ancienne collègue d’Orange, mais une chute malencontreuse dans les Pyrénées a eu raison de sa cheville. Elle peut tout juste remarcher sans peine, je lui souhaite une bonne fin de rétablissement et lui donne rendez-vous sur d’autres sommets — le Mont Blanc, Cilaos ?

C’est Noostromo qui a pris sa place et après quelques tractations brumeuses avec l’organisation — OK, vous pouvez la remplacer / Attention, dernier rappel, nous n’avez pas de binôme / Holala, c’est compliqué le retrait des dossards, hop, prenez-moi tout ça — nous voilà enfin arborant le numéro 7544.

Le jour du départ, levés à 6 heures –mais c’est samedi ! — le sac Salomon Advanced Skin est blindé de grenadine isotonique et de délicieuses boulettes énergétiques confectionnées  par Nicolas. En raison du temps sec de ces derniers jours et du nombre de kilomètres de quais attendus sur le parcours, j’ai choisi d’enfourcher mes chaussures de route — les New Balance 1064 — plutôt que celles de trail — les Columbia Ravenous.

Ce 18 kilomètres sera ma plus grande distance jamais sillonnée en courant. Ce chiffre est pour moi assez marquant, car c’est l’équivalent de la distance entre Compreignac — mon village d’enfance — et Limoges — ma ville de naissance. C’est long, c’est loin, il faut prendre le bus pour y aller, c’est grand comme le fossé qui sépare les générations, l’école primaire du lycée, la campagne de la ville. Eh bien l’Ecotrail de Paris, ce sera un peu ça: du vert domaine de Saint-Cloud à la Tour Eiffel, en passant par le chemin des bétonnières.

Pour parcourir cette distance inconnue jusqu’alors, je prends bien soin de protéger mes pieds. Comme Christian de CourirPiedNus.com, je suis dotée d’un bel hallux valgus, mes gros orteils poussant leurs copains d’à côté. Mais moins que lui quand même. La preuve.

J'enlève le bas. (Presque)

J’ai donc protégé mes petons avec une espèce de micro-chaussette contenant un coussinet en gel juste placé sur le côté du pied qui dépasse et qui frotte sur la chaussure. Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps: <scoop> après cette course, aucune ampoule à déplorer, ni pénibilité due au frottement du tissu. </scoop>

La jour du départ, donc, nous nous rendons sur les lieux en moto. Une petite croisière sur la Seine et quelques Tweets plus tard, nous retrouvons Sébastien au dépôt des sacs. Lui aussi a connu des changements de binôme, finalement il est seul alors c’est décidé, nous courrons tous les trois !

Ile Monsieur. Chemin du départ.

Comme on peut le voir sur cette photo, le premier kilomètre est assez serré, les coureurs sur le départ croisent les personnes qui arrivent sur les lieux. Mais l’ambiance est détendue entre les participants, et puis c’est un bon rythme pour s’échauffer (environ 7′ au kilomètre).

Nous entrons ensuite dans le domaine de Saint-Cloud, ça grimpe mais c’est magnifique. Je suis contente d’habiter dans une région aussi variée et riche, avec des bois, des bosquets et la grande ville qui n’est jamais loin. Nous prenons un bon petit rythme, approchant progressivement les 6′ au kilomètre malgré les dénivelés.

Entrée du domaine de Saint-Cloud
SebRom et Running Newbie. J'ai l'air anorexique sur cette photo. Mais c'est un effet d'optique, je n'ai pas autant maigri quand même!
Noostromo et Running Newbie.

C’est vraiment très agréable de courir ainsi en bonne compagnie, de parler de tout et de rien et des maisons de nos rêves, on ne voit pas le temps passer et parfois j’oublie même que je cours. Quand la côte est un peu trop vive, je marche un peu pour ne pas arriver cramée en haut, selon le principe expliqué par Lamiricoré : « Arriver frais en haut de la côte! » Mais parfois j’ai envie que la côte finisse vite, alors je redonne un coup de nerf… Puis quand le terrain redevient à nouveau plat, nous accélérons, autour de 5’40 au kilomètre.

Arrivés pratiquement au ravitaillement du 9è kilomètre, c’est le point le plus haut du parcours. Nous faisons une bonne petite pause, avec nos propres victuailles (eh ouais, en autonomie ! ^^) et nous allons même jusqu’à prendre quelques photos de touristes avec la vue sur Paname.

Des bois, du verre et du béton.

Air Parif avait prévu une journée polluée, non pas en raison du nuage japonais mais à cause des particules fines. Nous les sentirons bien sur le chemin du retour: la descente vers les quais, puis les quais eux-mêmes, malgré un paysage urbain fait de péniches et de zones industrielles (moi, j’adore!), ne sont pas très appétissants. Heureusement nous prenons un bol d’air frais dans le parc de l’île Saint Germain, celui-là même où je suis allée courir avec ma sœur. C’est là, à l’orée de ce parc, que je franchis tous mes records: celui de distance, d’abord, à partir de 13,5 kilomètres, puis celui de durée au bout d’une heure et demie. Je plane, je suis aux anges!

Juste avant les records. Je jubile.
"Regarde, là-bas, c'est le ballon d'Air Parif. La loupiotte est orange, ça veut dire que c'est pollué."
I love bétonnières !

Nous passons par la petit île aux Cygnes sur la Seine et à la sortie, mystère… Nous atteignons les 18 kilomètres initialement prévus, mais pas la fin de la course! La Tour Eiffel est encore loin et je ne vois pas la ligne d’arrivée. M’étant psychologiquement préparée pour courir 18 kilomètres, le coup est rude. Je râle, je peste ! Et je commence à avoir mal à mon estomac, qui se noue et me joue des tours de passe-passe. Mais heureusement la bonne humeur de mes camarades l’emporte et avec nos nez rouges en soutient à l’association Le Rire Médecin et nous franchissons la ligne en 2h01’33 pour 19,36 km et 227D+ (merci à Nicolas pour la précision des données ! #DataData)

Le trinôme à l'arrivée. Photo de Grégo, nouveau membre de la Runnosphère!

Nous retrouvons près du « Village » de l’Ecotrail des copains de la Runnosphère : Laquathus et Christian, qui ont couru ensemble, Greg, Nicolas d’Offrun, Grégo…

Un grand merci à mes acolytes Nicolas et Sébastien, courir à vos côté pendant tous ces instants a été un pur bonheur ! Merci également pour les photos, quel talent !

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Comptes rendus de la Runnosphère et du Taillefer Trail Team, sur plusieurs versions de l’Ecotrail :

(J’ai sûrement oublié plein de liens et laissé de magistrales fautes, mais le temps emporté dans ma valise est écoulé et la connexion Wifi de mon hôtel pas bien vaillante… Je reverrai le tout un peu plus tard ! ^^)

21 réflexions au sujet de « Ecotrail de Paris 2011: du binôme au trinôme »

  1. Génial de refaire la course une semaine plus tard! Tes pieds ont tenu le coup sur ce trail initiatique qui faisait écho avec ton passé et qui achevait de faire disparaitre la newbie…
    Définitivement un bon moment, merci a vous deux d’avoir bravé la malédiction de mes binômes 😉 fallait bien être trois pour y arriver!
    Bonne fin de séjour dans eul’ ch’nord!!! 😉

    1. Oui, c’était un très chouette moment !
      (Remarque, avec le fractionné à Lenglen et la Veillée du Bois, il y avait déjà des précédents sympas !)

    1. Un peu court cette année entre nos divers emplois du temps et les différentes heures de départ de courses ! On se voit à l’Oisan, gros bisous à toute la famille 🙂

  2. Sympathique petit CR ! Je vois que vous aussi, vous en avez bien profité.
    Tu as dépassé tes « limites », de temps de course et de distance !!

    Je ne connaissais pas ce type de protection pour les pieds, il faudra que j’essaye ça.

    Je vois que vous aussi vous avez eu une rallonge kilométrique, dur à gérer !!

    1. Oui, la rallonge kilométrique, j’aurais pu un peu mieux la prendre: après tout ce n’était pas un 10 kilomètres ou une course de vitesse !

  3. Très intéressant ton compte-rendu. J’en ai lu de tes amis
    et tu as une façon bien particulière de raconter les choses. Bonnes
    photos aussi. Une question. Vas-tu adopter cette espèce de
    micro-chaussette pour tes prochaines longues sorties et
    compétitions sur distances plus longues ?

    1. Je me pose justement cette question sur les mini-chaussettes, ce 18km était un premier test (concluant), mais je ne sais pas ce que cela donnerait sur un marathon… Peut-être que le frottement entre le gros et le second orteil serait trop important. A voir sur une sortie plus longue !

  4. Et ben bravo pour tout ces records battu! ca fait du bien
    au moral hein? on se sent fort après ca!! enfin, une fois la
    fatigue passée bien évidemment!!! Génial la protection pour les
    pieds!! t’as eu ca où? Bonne continuation.

    1. Merci ! Effectivement j’ai oublié de parler de plein de choses dans ce billet ! Mes prochains objectifs sont : améliorer mon temps sur 10km (58′ en octobre dernier, ça devrait être possible!), je vais courir les 10km de Planet Jogging le 1er mai à Boulogne. Et puis progresser en trail, avec le Trail de l’Oisan version 10km 500mD+ le 5 juin, et les 10 kilomètres du Mont Blanc le 25 juin (500 D+ également). Semi cet automne… marathon au printemps prochain… et plus si affinités !

    1. Merci Luc ! C’est un nouveau chemin qui s’ouvre, et aujourd’hui je fête mes un an de course à pied à Lille, avec une belle sortie en amoureux sur la citadelle Vauban, c’est chouette !

  5. Pour monter dans le parc de Saint-Cloud, vous êtes passé par la montée en lacets ? Et après, vous avez pris le chemin de hallage le long de la seine ?
    (c’est une partie de mon terrain d’entrainement avec les copains de SFR à la bonne époque)

    Sinon, qu’est devenue le binome qui aurait du vous permettre de former un quadrinome ?

    Suis content que tu ai pris du plaisir à faire cette course… et à battre ton record de distance. Tu as vu, un semi-marathon, c’est pas si long que ça finalement ^^

    1. Pour le chemin, ça m’a l’air d’être ça ! En tout cas c’est super joli, j’ai hâte de refaire une sortie longue là-bas.
      Le binôme de Seb était blessé…

  6. Bravo Clara. doune a raison, tu es ok pour aligner des semis désormais, y compris sur sentiers ! Bonne récupération.

    1. Oui, les semis me semblent abordables à présent ! Mais pour les trail, je vais plutôt m’habituer aux dénivelés avant d’allonger les distances (des 10km 500 D+ en juin).

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