10 kilomètres de Strasbourg : en famille !

Retour sur la course de dimanche dernier à Strasbourg, deux semaines seulement après les 10 kilomètres de Planet Jogging. Non prévue dans mon programme initial, elle s’était rajoutée au fil des projets communs avec Noostromo.Pour cette 32è édition des Courses de Strasbourg Europe, Nicolas est inscrit sur le semi-marathon,  Fabienne (sa maman) et moi sur le 10 kilomètres.

Le 1er mai, j’avais flirté avec la barre des 50 minutes, passant la ligne d’arrivée des 10 kilomètres en 50’05. J’avais surtout très bien géré ma course, avec un bon souffle et une bonne régularité. Trois jours après, une fois les courbatures familières disparues, une douleur sur le tendon rotulien gauche s’était déclarée. J’avais essayé de recourir le jeudi suivant, mais la brûlure au genou était trop présente.

Sur les conseils de mon podologue (THE COACH pour les intimes ^^), j’avais mis le holà quelques jours pour être en forme à Strasbourg. Lorsqu’on avait discuté de ce doublé à deux semaines d’écart, il m’avait  dit : « Tu mettras sûrement deux ou trois minutes de plus. » Bingo ! J’ai pourtant vite abandonné l’état d’esprit « je vais la courir en touriste tranquille » : au fur et à mesure que le jour de la « compet' » se rapprochait, je savais que je donnerai sang et eau. Re-bingo !

Retrait des dossards

Partis de Paris-Est sous les auspices du TGV le plus rapide du monde (6 secondes et 27 centièmes au kilomètre, mazette !), nous arrivons accueillis à bras ouverts par la maman de Nicolas. Un beau week-end s’annonce, ouvert par une bière bio locale et une délicieuse tarte à la tomate ! Le samedi, veille de la course, nous nous rendons au Parc des expositions retirer nos dossards et jeter un nouvel oeil sur le plan du parcours. La carte est si belle que l’embarquerait bien sous mon paletot (j’adore les cartes !), mais je calme mes ardeurs de privatisation et je m’amuse à écouter Nicolas et Fabienne parler de telle ou telle rue que je ne connais pas. Bien que je m’y sois déjà promenée, Strasbourg ne m’apparaît pas encore bien distinctement, ce sera pour moi une course de découverte.

Carte des différents circuits avec points de ravitaillement et d'épongement

Le matin du départ, il s’agit de s’organiser : le semi-marathon démarrant à 9h10 et le 10 kilomètres à 11h15, Nicolas devrait avoir le temps d’arriver avant que nous partions. Claude (le beau-papa de Nicolas) accompagnera en vélo le semi-marathonien sur la ligne de départ, puis reviendra chercher les dix-bornardes et nous pourrons nous poster au 7è kilomètre pour voir le passage du champion. Quel plaisir de le voir arriver en forme, de voir son bonheur et sa surprise de nous trouver là ! Nous pédalons ensuite jusqu’au dernier ravito sur le boulevard d’Anvers, pour voir passer la tête de la course. Puis nous prenons l’allée de la Robertsau pour rejoindre notre point de rendez-vous final, devant le théâtre du Maillon.

Je pense à Nicolas passé de l’autre côté du Rhin, en espérant que tout va bien pour lui. Il est déjà temps de s’approcher de la dernière ligne droite avant l’arrivée, en haut d’une bonne côte. Je vois passer Mathès mais je ne reconnais réellement qu’une fois de dos avec son t-shirt Runnosphère. « Allez Mathes ! », on ne sait jamais, il peut encore l’entendre ! ^^ Puis Nicolas arrive, on sait d’après nos calculs qu’il doit être un peu en-dessous de son objectif, je redouble mes encouragements: « Allez vas-y Nicolas, après c’est une descente, sprinte ! »

Si nous voulons rejoindre les sas de départ avec un peu d’avance, il faut déjà repartir. Nous laissons Claude rejoindre Nicolas et nous partons Fabienne et moi à petites foulées. Avec ma licence de la Fédération Française d’Athlétisme, je suis censée pouvoir entrer dans un sas préférentiel. Nous nous souhaitons bonne course, je m’avance au maximum mais il est déjà un peu tard et je ne vois pas ce fichu sas. Je suis quand même assez près de la ligne, entourée uniquement de mecs, dont deux petits jeunes pour qui cette course est la première. Je fais ma « grande » en leur racontant comment au coup de pistolet de départ, on marche un peu avant de pouvoir véritablement courir. Je frime deux secondes sur mes 50 minutes, ils veulent en faire autant, ça tombe bien. ^^

Après un hommage rendu à un bénévole décédé brutalement d’une crise cardiaque après un entraînement (ce qui ne rassure pas trop les petits jeunes), le départ est donné. Au début je mouline, je slalome comme je peux (Claude m’apprendra finalement qu’on perd davantage de temps à slalomer et qu’il vaut mieux attendre un peu et accélérer ensuite). Je pars la bouche sèche et le genou gauche bien serré dans sa genouillère. Pas facile de parti à sec, en plus en sautillant autour du semi-marathon j’ai perdu mon gel Punchpower, c’est ballot !

Running Newbie au 3è kilomètre

Heureusement les organisateurs ont prévu un premier ravitaillement au 3è kilomètre et il est bienvenu ! Juste avant, j’entends qu’on m’encourage, « Allez Clara ! », c’est Nicolas et Claude, je les salue et leur lance dans un souffle : « C’est dur ! » Car effectivement, c’est déjà dur et les sensations ne sont pas du tout les mêmes qu’à Boulogne. Le genou se tient bien, mais après des nuits un peu courtes je ressens une fatigue générale et j’ai plus de mal à respirer correctement. Quelques petits faux plats plus tard, alors que suis tout de même en-dessous des 5′ au kilomètres, je sais que le chrono ne sera pas identique à celui d’il y a deux semaines. Je décide de n’en avoir cure et je profite de la beauté de la ville et des groupes folkloriques (HOUMPAPA!)

Les petites rues du centre ville ne sont pas trop étroites et je peux encore dépasser quelques coureurs, mais elles sont parfois pavées et mes genoux, le gauche comme le droit, n’apprécient guère. Je remercie quand même mentalement les pavés du château de Versailles, sans qui je ne saurais pas comment éviter les mini-glissades. Puis la cathédrale se découpe dans le ciel, le grès des Vosges ressemble à de la dentelle. Je lève les yeux et je ralentis un peu pour apprécier ce moment: être entourés de gens passionnés comme moi, qui souffrent et qui goûtent comme moi au bonheur de l’effort, dans la ville de naissance de ma grand-mère maternelle et de mon amoureux.

"R" comme Runnosphère !

Peu avant le 5è kilomètre, je recroise Nicolas et Claude. C’est vraiment agréable d’être ainsi encouragée, je suis aux anges malgré la difficulté de la course qui va croissante. Arrivée au ravitaillement du 5è kilomètre, il me faut absolument marcher tellement je suis fatiguée (au 3è, j’avais attrapé un verre d’eau que j’avais bu en courant, je m’en étais foutu partout ^^) Je marche un moment qui me semble immense (1’15, c’est énorme !) et je me demande comment je vais repartir. Je me dis « Bon, au pire tu cours à 6′ au kilo, et tu finis. » En fait, je ne descendrai pas en-dessous des 5’30 et du coup, ce sera bon pour le moral. [Et là tu me remercies parce que je viens de te mettre en tête une chanson de la Compagnie Créole.]

Il y aura encore un autre petit ravito au 7è kilomètre (bravo les organisateurs !) et un stand d’épongement, avec une distribution d’éponges mouillées, et là je m’écroule de rire car à ce moment, une coureuse déguisée en Bob l’Eponge passe et prend… une éponge ! ^^

Les derniers kilomètres sont physiquement durs car j’ai une espèce de toux grasse qui se déclenche, ne me laissant pas de répit. Je dois mettre toute ma concentration sur ma respiration et me forcer à déglutir à fond pour ne pas vomir (bon appétit !) A ce moment je croise l’un des petits jeunes du départ: « Ça va ? » Je tente un sourire : « Oui, ça va, j’en chie mais ça va ! » Il me dépasse et je le retrouverai à l’arrivée, il fera effectivement ses 50 minutes.

A 200 mètres de l'arrivée !

Après une dernière côte, c’est la ligne droite de l’arrivée. Nicolas et Claude m’appellent et m’encouragent, cela me donne la dernière énergie pour accélérer. Je finirai en 52’02, deux minutes de plus qu’à Boulogne, mais avec tellement d’efforts en plus ! J’attrape un citron au stand de ravitaillement et je rejoins le point de rendez-vous au Maillon. Je n’ai pas du tout le goût de me refondre dans la foule de l’arrivée, j’ai à présent besoin de calme. Enfin on se rejoint tous les 4 et après quelques étirements, on rentre en vélo. Je mettrai un peu de temps à me remettre, mon ventre ne veut rien savoir. Mais après un bonne sieste, des asperges aux trois sauces et un jambon en croûte ne me feront pas peur !

Merci de tout coeur à Fabienne et Claude pour leur accueil, à Nicolas pour m’avoir ouvert les portes de sa ville 🙂 C’était un fabuleux week-end et j’espère qu’il y en aura plein d’autres !

CR de la Runnosphère

Données Garmin : http://connect.garmin.com/activity/86927644

Profil et plan de la course - données Garmin

28 réflexions au sujet de « 10 kilomètres de Strasbourg : en famille ! »

  1. Bravo belle course sur mes terres 😉
    Et oui j’ai entendu le Mathes, mais j’ai cru rêver, me suis quand même retourné, mais trop de monde s’amonçait au 10k

  2. Pour la traduction de la chanson, s’il faut je m’y met de suite 😉
    minini moma hat a bombom stand : Ma ma maman a un stand à bonbon….
    En plus c’est vrai pour moi, mdr ma maman est la boulangère du village, donc les bonbons ok 😉

    1. Oui, j’ai quelques trails qui m’attendent avant le Paris-Versailles, heureusement que j’ai la côte des Gardes sous la main pour bosser un peu les dénivelés ! Mais pour que ça vaille vraiment le coup, il faudrait que je la monte plusieurs fois de suite ^^

  3. bravo Clara, incroyable d’aligner un tel temps deux
    semaines après ton Planet Jogging et surtout après avoir eu des
    problèmes rotuliens, tu es une championne, mazette !!!

    1. Merci ! Pour la prochaine il faudra surtout que mon genou soit complètement remis, mais mon emploi du temps professionnel ne me permet pas pour l’instant d’aller voir mon ostéo…

  4. Très beau compte-rendu. Deux minutes de plus qu’il y a deux semaines, ce n’est pas tant que ça dans les circonstances. J’espère que ton tendon rotulien se fera oublier.

  5. Encore un superbe temps!
    Une belle osmose familiale.
    Aussi performante en course a pied qu’en bord de route !!! 😉

  6. Bah merde, purée ! Je sais j’ai la classe.Pardon, je sais pas ce qui m’arrive. Je reprends. Je suis très impressionnée !!! 52 minutes au 10 kilomètres, ça envoie du pâté. Enfin je veux dire, c’est bigrement bien.
    Moi dimanche dernier, j’ai fait 58 minutes pour les 10 premiers bornes et j’ai vu Dieu. Si, je te jure, il était là avec tous ses potes, toute la clique à se fouttre de ma gueule. Tu es bien sûre que tu veux pas faire Berlin avec moi? Je m’accroche à toi au moins pour les 20 premiers et après on change 😛

    1. Continue à boire de l’eau, ça te réussit visiblement ! ^^
      Pour Berlin, arf, ça fait trop court ! Je ferai mon premier semi au même moment…

  7. Tu parles ! Tu as vu comme ça abime les méninges, l’eau!? Jamais eu cet effet avec une bonne bière…Bref, monde cruel.
    Dommage pour le semi…Mais note que tu peux faire ton premier semi dimanche si tu veux, dans le bois de Vincennes, ainsi tu peux faire ton premier marathon en septembre. Elle est pas belle la vie? :-))
    A demain ! (j’espère un peu plus proches que la dernière fois, histoire que je vérifie si tu bois bien de l’eau, ça me semble super louche ton histoire)^^

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