10 kilomètres de Planet Jogging : surprise !

Le 1er mai dernier, alors que certains défilaient pour célébrer les droits du travail, que le couple héritier de la couronne d’Angleterre se remettait de sa nuit de noces, qu’un pape défunt se faisait béatifier et que l’ennemi public numéro 1 était abattu, une partie de la Runnosphère battait le pavé — en courant, vous l’aurez deviné.

10 kilomètres dans le Bois de Boulogne, sous le soleil et entourés d’amis, voilà qui augurait d’un bon dimanche. Pour rejoindre la Porte d’Auteuil, pas de moto cette fois-ci, avertis la veille au retrait des dossards qu’ « un seul petit sac par coureur » devait être laissé à la consigne: nos énormes affaires de moto, casque, dorsale, jean et blousons coqués, auraient été refoulées comme des d’jeuns en baskets à l’entrée d’une boîte de nuit. Nous arrivons donc dans ma petite Corsa rouge [Maman, la voiture a toujours ses 4 roues et moi j’ai encore tous mes points ^^].

Il est environ 8h30 lorsque je lance un Tweet (« arrivés à Auteuil avec @noostromo On pose les sacs et on tente d’être à la sortie du métro porte d’auteuil a 9h #runnosphere 🙂 ) dont la lecture fera manquer la correspondance de métro à Franck. Oups! Qu’à cela ne tienne, nous arrivons tous plus ou moins à nous retrouver pour un petit échauffement, le départ étant prévu à 10 heures. Il y a là Philippe, Julien, Giao, Salvio, Nicolas-LaquatusNicolas-NoostromoFranck, JP.Mon objectif est d’améliorer mon précédent temps de 58’46 des 10km de Paris Centre en octobre dernier, si possible d’aller vers les 55 minutes. Entre temps, j’ai essuyé quelques blessures, mais j’ai fait une belle reprise tout en douceur depuis le mois de décembre, ponctuée de courses progressives et dénivelées : le Snow trail de l’Ubaye en février 2011 (52’42 pour 9 km et 250 D+), l’Ecotrail de Paris (2h01 pour 19km et 250 D+).

Nous prenons place dans les sas de départ en fonction des temps de référence de nos précédentes courses. Un rapide comme Julien dont c’est le premier 10km se retrouvera avec les lents comme moi ^^, mais ce sera l’occasion de papoter et de déstresser en attendant le départ. Je me fais une petite frayeur en photographiant les pieds de mes camarades de sas : en me relevant après avoir pris la photo, la tête tourne, tourne, tourne… Ouf, pas trop longtemps heureusement.

Etude de marché : des mecs, des chausettes blanches, des Mizuno et des Asics

Le départ est donné et nous mettons une trentaine de secondes à remonter jusqu’à la ligne de départ. Enfin nous pouvons commencer à courir, encouragés par une batucada qui donne le rythme et l’énergie de s’élancer. Puis, après les percussions, s’en suit un silence quasi-religieux seulement ponctué par le bruit des pas des coureurs sur la chaussée. Je suis heureuse d’être là, entourée de personnes aussi passionnées que moi, et comme à chaque départ de course une émotion m’envahit et j’ai envie de pleurer !

10 kilomètres, c’est court et c’est rapide. Mais en même temps, c’est assez long et il faut tenir. Il ne faut donc pas partir trop vite pour ne pas finir cramé avant la moitié de la course. Mais il est très difficile de se freiner alors qu’on est entouré de coureurs qui courent vite (et encore heureux qu’il y a des sas de niveaux !) Je ne regarde pas mon chronomètre dès le début, j’essaye de trouver une sensation de bien-être tout en me freinant légèrement pas rapport à ce que je pourrai donner. Un premier « bip » m’indique que je viens de courir mon premier kilomètre, je regarde ma montre : 4’45 ! C’est bien trop rapide, et je soupçonne ma montre de s’être trompée. Je suis tellement bien, tellement à l’aise, avec une réelle impression de me contenir, que cette allure ne peut être réelle. Au cours de mon entraînement, lorsque je pratique un peu de travail au « seuil« , je tiens difficilement 2 à 3 kilomètres à 5’30 au kilomètre.

J’essaye de me freiner encore en peu mais les deux kilomètres suivants seront avalés à la même allure, à 4’43 chacun. Le cadre de la course est magnifique, avec ces arbres et ce soleil qui commence insidieusement à taper. Je croise un photographe officiel aux environs du troisième kilomètre et fais ma maligne devant l’objectif. Un beau souvenir !

Pourquoi tu cours ? Pour avoir ce smile sur mon visage !

[La minute d’auto-congratulation : photo à comparer à celle de l’arrivée de La Parisienne en septembre dernier. Le sourire est le même, mais le tour de cuisse, non. Eh oui, l’exercice physique, c’est bon pour la santé !]

A la fin du 3è kilomètre, j’essaye de me raisonner sérieusement: il me reste 7 kilomètres, je ne tiendrai pas à ce rythme, c’est trop élevé par rapport à mon allure d’entraînement. Autour de moi le bruit des foulées commence à être couvert par celui des souffles, déjà douloureux, de mes camarades de course (je n’arrive pas à dire « mes concurrents »… je ne concours pour l’instant qu’avec mes propres limites). Je décide de ne pas trop regarder mon chronomètre, mais de rester impérativement en aisance respiratoire. Le fait d’avoir pratiqué un peu de yoga m’aide beaucoup à trouver une régularité tranquille d’inspirations et d’expirations, et j’essaye toujours d’expirer un peu plus, mais tranquillement. Je passe enfin à près de 5′ au kilomètre : 4’58, 4’58 (ravitaillement en eau compris, avec le gobelet reposé sur la table, car je préfère perdre quelques secondes que de balancer du plastique dans la forêt), 4’57 pour le 6è kilomètre.

Ensuite je commence à souffrir un peu. Non pas au niveau des muscles ou des articulations : de ce côté là, rien à redire, c’est même la première fois que je réalise une compétition sans aucune douleur. Mais je ressens une légère fatigue, je souffre de la chaleur et je peine à garder cette aisance respiratoire. Je dois maintenant souffler plus fort, m’arracher un peu les tripes. 5’05, 5’01 et 5’02. Je reste régulière mais c’est au prix d’un vrai travail de concentration. Je parviens à ne pas me laisser perturber par les virages en épingle ou les changements de revêtement du sol, la présence des arbres m’aide également beaucoup. Mais les cris des « coachs » présents dans le peloton pour faire tenir leurs élèves et les cris des supporters sur le bord de la route me perturbent. Si je me laisse distraire, ma respiration part en cacahuète.

Le dernier kilomètre est très difficile. Tout le monde souffre autour de moi, et moi avec. J’arrive tout de même à encourager un homme qui marche en boitillant. « Allez, Monsieur, c’est presque fini ! » Il repart. Supporter un jour, supporter toujours ! Mes sens sont troublés, je me rends à peine compte que je rentre dans l’hippodrome. Je sais que je n’aurais pas la force de terminer dans un grand sprint. Noostromo m’appelle sur le bord de la piste et mon coeur fait un bond. Je réalise alors pleinement que je suis bien au-delà de mon objectif, et que j’ai fait une belle course : 50 minutes et 5 secondes, juste assez pour me donner un prochain objectif : passer sous la barre des 50′ !

Nicolas me rejoint, le passage juste après la ligne d’arrivée est toujours difficile pour moi : je vacille, je mets du temps à reprendre mon souffle, j’ai soif, j’ai mal à l’estomac. Heureusement, il y a une MEDAILLE à l’arrivée, et moi j’adore ça ! Il y a aussi du chocolat, du pain d’épices, des bananes, qui calmeront un peu le feu dans mon œsophage (la prochaine fois, je suis les conseils de Caroline, la chérie de Franck : je prends un petit gel sucré une demie-heure avant le départ… mon petit déjeuner, pris à 7h30, était trop lointain !)

Nous retrouvons les amis de la Runnosphère, tout le monde est ravi avec des supers chronos et de nombreux records battus. Tous en moins de 45 minutes, certains en moins de 40′ les oufs ! David et Virginie, special guests de retour de la première fête officielle de Running Barefoot en France, nous rejoignent également. Bravo les copains !

Les champions !

En bonus track, parce que vous le méritez bien, une petite vidéo réalisée par Julien pendant le moment si important du dernier laçage avant l’entrée dans le sas de départ :

Mais oui, vous avez bien devant vous Nuf Nuf !

Le lien vers mon activité Garmin : http://connect.garmin.com/activity/83101849

Et maintenant… Eh bien trois jours après l’aventure, une petite tendinite entre la rotule et les quadriceps s’est réveillée. J’ai tenté de recourir jeudi soir, je n’ai pas insisté. Repos jusqu’à jeudi prochain, où je retenterai une petite sortie, avant un autre 10km dimanche 15 mai à Strasbourg, en mode « touriste tranquille ». Si tout va bien, je voudrais courir moins vite, mais expérimenter le « negative split » , avec une allure de plus en plus rapide au fur et à mesure des kilomètres.

Et un grand merci à Julien et à Caroline pour les photos !

34 réflexions au sujet de « 10 kilomètres de Planet Jogging : surprise ! »

  1. Un super CR de cette course de 10 km. Vous êtes un bon groupe la Runnosphère. Une belle camaraderie entre vous. Je vois que tu as un nouveau défi, et bien je te le souhaite un 10 km en moins de 50 minutes. Félicitation.

    1. Merci Luc, ce sera un prochain objectif effectivement. Mais le suivant sur la liste chronologique est un trail : 10km et 500 D+ sur le massif de l’Oisan dans les Alpes, le 5 juin. (En fait, il paraitrait même qu’il fait 780 D+…)

  2. Bravo Clara! Je suis impressionné par ta perf… Surtout
    une telle progression est à savourer. Heureusement qu’il y reste
    les 5 secondes à abattre pour passer sous 50 minutes 😉 Peut-être
    que nous nous verrons sur le 10K de La Celle Saint Cloud ?
    Christian

    1. Merci Christian ! Si c’est fin mai, La Celle Saint Cloud sera trop proche du trail de l’Oisan. Mais on pourrait venir t’encourager !

    1. Merci Rasmette ! Cela fait très longtemps que je ne suis pas allée te lire, je suis très en retard sur ma blogroll en ce moment… ça me ferait plaisir de te revoir un de ces 4 !

  3. Que de progrès !!!
    Le 5 juin, je risque de finir derrière toi 😉
    Je suis en mode régression….
    Bravo à tous! Et belle esprit d’équipe.

    1. ça va être super le 5 juin tu vas voir !! (Quoiqu’avec le mail de François ce soir, j’ai un peu peur ! ^^) En tout cas je suis ravie de te revoir à cette occasion !

    1. Merci Philippe, oui je pense que j’ai encore un peu de marge de progression, mais ce qui m’a fait surtout bien plaisir c’est la gestion de la course. (Et la belle forêt !)

  4. super, je vois que tu ne gardes pas ces petites 5 secondes en travers de la gorge. C’est bon signe pour la prochaine fois 😉 !!

    1. Bah avec 5 minutes d’avance sur mon objectif, je n’allais pas faire la moue pour quelques secondes ^^ Au contraire je me suis dit que j’en gardais un peu pour le dessert ! (La prochaine fois, c’est dimanche prochain, et je serai cette fois-ci au-dessus de ce chrono, je veux me préserver pour l’Oisan !)

      1. je me suis dis la même chose en relisant le CR… 50’05 »
        Tu voulais pas faire moins de 50 minutes ?
        🙂
        (et ce n’est pas la peine de nous sortir ça comme objectif pour la prochaine fois…)

  5. Bravo pour cette belle performance. Retrancher 8 minutes sur 10km c’est quelque chose.

    1. Merci François, c’est vrai que 8 minutes en moins sur 10km c’est beaucoup, mais cela n’arrive qu’une fois, quand on est débutante comme moi ! Maintenant je vais compter en secondes ! 🙂

  6. Quelle superbe performance, et quelle progression !!!
    Sans cette chaleur, tu passais sous les 50’. Un peu comme moi, aujourd’hui; pas évident un semi avec 29°.

  7. Belle progression et belle fonte de cuisse! 🙂
    Cela en motivera plus d’un(e) 😉

    Pour l’avant-départ, le gel au magnésium de Fenioux est parfait mais il faut supporter son goût de faux-fruits-rouges 😉

      1. oui enfin vu comment je me sens énorme en ce moment… sashimi !

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